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Roselyne Bachelot annonce une nouvelle campagne de dépistage en France


Le Monde | 20.07.10 / Vienne - Catherine Vincent, Envoyée spéciale

On attendait sa position sur les salles de consommation de drogue à moindre risque, c’est sur le dépistage du virus VIH   que Roselyne Bachelot, lundi 19 juillet, a créé la surprise. A l’occasion de la Conférence internationale sur le sida  , qui se tient en Autriche, du 18 au 23 juillet, la ministre française de la santé et des sports a présenté les grandes lignes du cinquième plan national de lutte contre le sida  , qui sera finalisé à l’automne 2010.

"On compte, en France, 7 000 à 8 000 nouveaux cas d’infection par le VIH   chaque année, 40 000 à 50 000 personnes sont infectées sans le savoir, et pour une personne sur cinq, le diagnostic est trop tardif. C’est donc une inflexion forte que nous devons donner à notre politique de santé publique pour casser définitivement l’épidémie", a déclaré Mme Bachelot.

Annonçant le lancement d’une campagne avant la fin 2010, destinée à "banaliser le dépistage", elle a précisé son projet en direction des groupes à risque. Notamment des homosexuels, pour lesquels l’incidence annuelle de l’infection est de 1 %, soit 200 fois plus que pour le reste de la population.

"Dans ce cadre, je souhaite que, dès 2011, au moins dix centres de dépistage réalisé par des non-professionnels de santé puissent ouvrir en France, en bénéficiant de financements pérennes", a précisé Mme Bachelot.

"Promotion ardente"

Affirmant qu’elle venait elle-même de se livrer à ce dépistage auprès d’un personnel associatif non médecin afin d’en faire "une promotion ardente", elle a ajouté qu’un tel dispositif permettrait "d’aller à la rencontre de personnes qui n’acceptent pas forcément notre système de soins". Les premiers résultats de l’essai Com’test, réalisé par l’association Aides en partenariat avec l’Agence nationale de recherche sur le sida   (ANRS), montrent que près de 40 % de personnes dépistées dans ce cadre n’avaient pas fait de dépistage depuis plus de deux ans.

"C’est une très bonne nouvelle", s’est félicité Bruno Spire, président d’Aides. Mme Bachelot est en revanche restée plus timide quant à l’ouverture expérimentale de Centres de consommation supervisés pour les usagers de drogues, dispositif déjà adopté par huit pays dans le monde (dont la Suisse, l’Allemagne et les Pays-Bas). Se référant aux recommandations de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiées le 2 juillet, en faveur à la création de ces centres "sous réserve d’un certain nombre de prérequis", elle a déclaré qu’elle allait "engager une concertation avec tous les partenaires concernés, notamment les collectivités locales".


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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 21 juillet 2010

 

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