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La Côte d’Ivoire sans vainqueur à l’expiration du délai

L’ONU réclame désormais la publication « sans délai » des résultats de l’élection présidentielle


Libération - 02/12/2010 à 07h47

La Côte d’Ivoire ignorait toujours le nom de son futur chef de l’Etat à l’expiration, mercredi minuit, du délai légal pour l’annonce des résultats du second tour de la présidentielle de dimanche, entre le sortant Laurent Gbagbo et l’opposant Alassane Ouattara.

A l’heure dite, malgré les appels conjugués de la communauté internationale et de l’ex-Premier ministre Ouattara durant la journée, aucune annonce n’était intervenue ni au siège de la Commission électorale indépendante (CEI) à Abidjan ni sur la télévision publique.

Environ 40 minutes avant l’expiration du délai, le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, avait affirmé à la télévision que la commission « continuait de travailler » pour annoncer les résultats provisoires, sans s’engager sur la suite du processus.

Désormais, il revient normalement au Conseil constitutionnel de statuer sur les données qui lui seront transmises par la CEI, pour proclamer les résultats définitifs.

Le couvre-feu prorogé jusqu’à dimanche

Le camp Gbagbo a déjà annoncé qu’il comptait sur un recours déposé auprès du Conseil pour faire annuler des votes « frauduleux » dans le nord, tenu par l’ex-rébellion des Forces nouvelles depuis le coup d’Etat manqué de septembre 2002.

Le pays, où le couvre-feu qui devait s’achever ce mercredi a été prorogé jusqu’à dimanche, restait donc plongé dans l’incertitude en dépit de la mobilisation de la communauté internationale.

Peu après minuit, le secrétaire général de l’ONU   Ban Ki-moon a réclamé la publication « sans plus de délai » des résultats. Plus tôt dans la journée, Nicolas Sarkozy et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton avaient appelé au respect des délais.

« Logique de confiscation du pouvoir »

Ouattara, dont le camp affichait sa sérénité ces derniers jours, avait jugé dans l’après-midi « impératif » que le président de la CEI « proclame immédiatement les résultats provisoires », dans une déclaration faite à Abidjan.

Mardi, une altercation était venue illustrer, devant les caméras du monde entier, l’ampleur des tensions au sein de la CEI. Au moment où son porte-parole Bamba Yacouba allait annoncer de premières indications chiffrées, deux membres de la CEI pro-Gbagbo lui avaient arraché des mains les feuilles de résultats de différentes régions, au motif que ces données n’avaient pas été validées selon les règles, ce que Bamba Yacouba a contesté.

Un porte-parole de Ouattara, Albert Mabri Toikeusse, a accusé le président sortant d’être « dans une logique de confiscation du pouvoir ». Le camp Gbagbo ne cherche « aucunement » à « confisquer le pouvoir » mais « se battra » contre « toute logique d’usurpation du pouvoir », a rétorqué le porte-parole du président-candidat, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.

(Source AFP)


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Publié sur OSI Bouaké le jeudi 2 décembre 2010

 

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