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Faible engagement des Etats


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La 14ème conférence internationale sur le sida   et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique, Cisma, qui s’est ouverte le 4 décembre a fermé ses portes vendredi dernier à Abuja, la capitale nigériane. Plus de 5 000 participants venus de tous les horizons du monde, parmi lesquels une vingtaine de Camerounais, ont pris part à ce rendez-vous sur le thème “ Vih  /Sida   et la famille ”. Au menu : des conférences débats, tables rondes, projections de films, exposition de posters géants, marches de protestation et chants de ralliement dans l’ultime but de bouter hors d’Afrique cette pandémie dont les ravages ici sont très énormes. Peter Piot, le directeur exécutif de l’Onusida   a saisi cette occasion pour rappeler que le continent noir, paie le plus lourd tribut de cette pandémie, puisqu’il compte à lui tout seul 25 millions de personnes infectées, dénombre chaque année 3 millions de nouvelles contaminations et 2,2 millions de décès, à raison de 6300 morts par jour. En dépit de cette tragique situation, l’Afrique est la première victime de l’implication insuffisante de la communauté internationale, ont fait remarquer les participants à la Cisma 2005. Ils ont déploré le fait qu’en 2005, seuls 2% des malades du Sida   en Afrique ont eu accès aux traitements antirétroviraux, Arv  . Tout en soulignant le drame vécu par ces séropositifs d’Afrique, les activistes ont taxé d’inacceptable l’attitude des gouvernements des pays riches ; se souvenant que le 6 septembre dernier, la conférence de Londres visant à reconstituer le Fonds mondial de la lutte contre le Sida  , la tuberculose et le paludisme s’est soldée par un échec. Sur les 7,1 milliards de dollar nécessaires à la pérennisation des actions financées depuis 2002, et au soutien de nouveaux programmes, seuls 3,7 milliards de dollars ont été promis par les pays riches. Par ailleurs, les délégués à la Cisma ont constaté l’échec de l’initiative “ 3X5 ” de l’Oms   qui se promettait de permettre à 3 millions de personnes séropositives, dans les pays aux revenus les plus faibles du monde, d’avoir gratuitement accès aux Arv   à l’horizon 2005. Rendu à la fin d’année 2005, le bilan de cette initiative montre que seulement 1 million de personnes vivant avec le Vih   (Pvvih  ), dans ces pays ont pu en bénéficier. Ce qui ne représente même pas la moitié de l’objectif de l’Oms  . Autre chose déplorée, le faible engagement des Etats africains eux-mêmes. Les activistes ont déclaré que les malades du Sida   en Afrique ne peuvent que rarement compter sur le fort engagement de leurs propres gouvernements. Ils sont encore nombreux, affirme-t-on, ces gouvernements qui ne s’engagent pas réellement dans l’accès à la prévention, aux soins et aux traitements. Les préservatifs, les médicaments génériques, les tests biologiques sont trop rares. Les droits des malades sont encore bafoués et les orphelins du Sida   ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent. Tous ces maux ont été exorcisés. Et les acteurs de la lutte contre le Vih   se sont donnés rendez-vous à la prochaine Cisma, en septembre 2007 à Libreville au Gabon, pour faire le point.

Par Marie-Noëlle Guichi à Abuja


Publié sur OSI Bouaké le jeudi 15 décembre 2005

 

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