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Biens mal acquis : une enquête vise le président du Cameroun


Mots-Clés / Cameroun

LeMonde.fr avec AFP | 24.11.10 | 19h14

La présidence camerounaise a réagi jeudi 25 novembre à l’ouverture par le parquet de Paris d’une enquête préliminaire pour "recel de détournements de fonds publics" visant le président camerounais Paul Biya. N’ayant "pas de patrimoine en France ou ailleurs", le président Biya "ne se sent nullement concerné par ces dénonciations", a expliqué un porte-parole de la présidence.

L’association Union pour une diaspora active avait porté plainte le 2 novembre à Paris contre le dirigeant camerounais, soupçonné de s’être constitué un important patrimoine en France financé par des détournements de fonds publics.

Selon le directeur de cabinet de Paul Biya, le président"Biya, qui a fait de la rigueur et de la moralisation des comportements le socle de sa politique depuis son accession à la magistrature suprême, le 6 novembre 1982, ne dispose pas de patrimoine en France ou ailleurs". Selon lui, la présidence a "appris à travers les médias" l’ouverture de l’enquête. "Le cabinet civil de Monsieur le Président de la République, qui se réserve l’usage des moyens de droit contre les auteurs présumés de cette action, attend les conclusions de ladite enquête", conclut-il.

Le parquet de Paris a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire, confiée aux policiers de l’office central de la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). Le parquet avait déjà classé sans suite en février une plainte similaire déposée par une autre association, le Conseil des Camerounais de la diaspora, du fait notamment de l’immunité présidentielle dont bénéficie Paul Biya. Agé de 77 ans, le président Biya devrait être candidat à sa réélection lors d’un scrutin théoriquement prévu avant octobre 2011.

SÉRIE D’ENQUÊTES SUR LES "BIENS MAL ACQUIS"

Selon l’Union pour une diaspora active, le patrimoine acquis en France par Paul Biya, à la tête du Cameroun depuis 1982, pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d’euros. La plainte de cette association est dans la droite ligne de celles déposées ces deux dernières années par plusieurs associations comme Transparency international, visant trois chefs d’Etat africains : Denis Sassou Nguesso, du Congo, Teodoro Obiang Nguema, de Guinée-Equatoriale et le défunt chef d’Etat gabonais Omar Bongo.

Ces associations ont obtenu le 9 novembre une victoire judiciaire, lorsque la Cour de cassation a jugé recevable la plainte de Transparency International. Cet arrêt est inédit car jusqu’à présent la justice estimait que les associations de lutte contre la corruption ne pouvaient arguer d’un quelconque préjudice personnel dans ce type d’affaire. Au contraire, la justice considérait qu’il revenait au seul parquet d’engager des poursuites en matière de corruption


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 26 novembre 2010

 

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