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Afrique du Sud : Bientôt des traitements ARV plus tôt ?


Johannesbourg, 7 août 2009 - PlusNews - Les Sud-africains seront plus nombreux à pouvoir débuter un traitement plus tôt si le gouvernement approuve les recommandations du Conseil national de lutte contre le sida   (SANAC), une initiative qui alignerait les politiques sud-africaines sur les meilleures pratiques internationales.

Rebecca Hodes, directrice des politiques, des communications et de la recherche de Treatment Action Campaign (TAC), un groupe de lobbying pour la lutte contre le sida  , a affirmé que les recommandations, si elles étaient adoptées, pouvaient sauver des milliers de vie, dans un pays où beaucoup de patients commencent le traitement trop tard.

Le SANAC a recommandé au gouvernement de permettre aux patients séropositifs de débuter un traitement antirétroviral (ARV  ) plus tôt, en faisant passer le taux de CD4 requis (qui permet d’évaluer la résistance du système immunitaire) de 200 à 350.

Les activistes de la lutte contre le sida   réclament depuis longtemps cette évolution, et c’est au cours de la revue officielle du conseil national de la Santé, une institution chargé de conseiller le ministre de la Santé, que les recommandations du SANAC, ainsi que leurs implications financières, devraient être discutées au cours des jours à venir.

Si elle est approuvée, la décision permettra aux normes de traitements de l’Afrique du Sud d’être conformes aux directives 2006 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS  ).

Il a été reproché au SANAC d’être inefficace et pas suffisamment inclusif, et son vice-président, Mark Heywood, a imputé le retard au fait qu’il avait été très « difficile de rendre le SANAC fonctionnel ».

« Elles [les recommandations] ne sont pas nouvelles… mais elles sont enfin soutenues par le comité plénier, qui est la plus haute instance du SANAC… [C’est] une étape décisive », a-t-il déclaré.

Les dépenses pourraient faire un bond

Ce changement aura un prix élevé. Les inquiétudes du gouvernement concernant le coût de l’application de ces recommandations ont conduit le ministère de la Santé à réaliser des estimations dès janvier 2009. M. Heywood a déclaré qu’il ne serait pas surpris que les recommandations fassent considérablement augmenter le budget des traitements.

« La mise en place coûtera cher, mais ces recommandations permettront à long terme de faire des économies », a indiqué Mme Hodes. « C’est une dépense qui a simplement été repoussée ».

Premiers bénéficiaires : mères et enfants

Le SANAC a également recommandé que les bébés séropositifs débutent un traitement ARV   avant l’âge de 12 semaines. Statistics South Africa, un organisme gouvernemental, estime qu’en 2009, 14 pour cent des nouveaux cas de contaminations en Afrique du Sud concerneront des enfants.

« Ces recommandations sont capitales, surtout pour les enfants », a déclaré le professeur Ashraf Coovadia, président du groupe de travail sur le soutien aux traitements et aux soins du SANAC, et chef des services de VIH   pédiatrique à l’hôpital pour mères et enfants Rahima Moosa, à Johannesbourg. « Les nourrissons ont un taux de mortalité très élevé – si vous attendez que le taux de CD4 d’un enfant baisse de 20 pour cent pour débuter un traitement, c’est trop tard ».

En augmentant le seuil de CD4 pour les femmes enceintes, on pourrait réduire le nombre de transmissions du virus aux nourrissons. « Nous pensons que l’actuel programme de prévention de la transmission de la mère à l’enfant (PTME  ) portera ses fruits, mais ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est que ces recommandations soient appliquées – si on optimise ce changement, on verra les taux de transmission de la mère à l’enfant tomber à moins de cinq pour cent », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.

Cependant, M. Coovadia a averti que cette mesure ne serait efficace que si l’on renforçait le dépistage chez les bébés ayant été exposés à un risque de contamination lors de l’accouchement.

« Nous devons veiller à ne pas passer à côté de cas de séropositivité avant que les nourrissons n’atteignent l’âge de six semaines, et nous devons également bien faire comprendre aux gens que si un bébé est malade au cours des six premières semaines, il faut faire un dépistage, car cet enfant risque fort de présenter les premiers symptômes du VIH   ».


Publié sur OSI Bouaké le vendredi 7 août 2009

 

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