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Toujours aucun résultat après l’élection en Côte d’Ivoire

Les observateurs de l’Union européenne ont dit mardi ne pas avoir constaté de fraude lors du déroulement de l’élection présidentielle dimanche en Côte d’Ivoire.


Express - Reuters, 02/11/2010

Ils ont toutefois déploré que certains problèmes de logistique et de procédure retardent l’annonce des résultats, ce qui risque d’éveiller des soupçons de trucage. La commission électorale ivoirienne comptait communiquer dans la journée des résultats partiels de l’élection, alors même que certains se posent des questions quant à la transparence du dépouillement. Le chef de la mission d’observateurs de l’UE  , Cristian Dan Preda, a relevé qu’il n’y avait eu aucune violence ni aucun signe de fraude au cours de l’élection. "Il y a, en revanche, un problème au niveau du transport et du traitement des bulletins de vote", a-t-il souligné lors de sa première déclaration publique depuis le scrutin. "Il ne suffit pas de dire que c’était historique et qu’il était bon que 80% des électeurs soient allés voter", a-t-il continué. "Le retard pose un problème. Si les choses n’avancent pas plus rapidement, les citoyens vont s’inquiéter. Beaucoup de rumeurs circulent, et cela tient à l’absence de résultats", a relevé Christian Dan Preda.

BULLETINS EN COURS DE TRANSFERT

Il s’est plaint d’autre part que 14 de ses 90 observateurs n’aient pu assister aux opérations de dépouillement et il a jugé compréhensible que les Ivoiriens soient mécontents de ne pas connaître encore de résultats. Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Youssouf Bakayoko, a improvisé une conférence de presse lundi en fin de journée pour rassurer les électeurs et indiquer que les résultats seraient rendus publics dès que possible. Il a alors ajouté que tous les bulletins de vote n’avaient pas encore été récupérés en raison de retards dus à la logistique. Une partie des bulletins de vote était toujours, mardi, en cours de transfert vers la capitale économique du pays, Abidjan. Cette opération revient aux casques bleus de l’Onu  , également chargés de vérifier que le dépouillement s’est bien déroulé. "Je tiens à vous garantir que la Commission électorale a tout à fait conscience qu’après une élection, elle doit communiquer les résultats, mais nous sommes encore dans les délais avant la date butoir (de mercredi)", a dit Bakayoko. La population a massivement participé à cette élection présidentielle, la première en dix ans et dont la tenue, initialement prévue en 2005, avait été maintes fois retardée.

UN SECOND TOUR NÉCESSAIRE ?

Les observateurs ont indiqué qu’ils pressaient la commission de faire preuve de transparence et de rendre publics les résultats dès qu’elle les aura à sa disposition. "Plus vite ils communiqueront les résultats, plus cela fera retomber la tension. S’ils donnent les résultats petit à petit, cela permettra aux gens de se préparer", estime de son côté l’analyste indépendant Gilles Yabi. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi, a rencontré le président Laurent Gbagbo, candidat à sa réélection, et ses deux principaux adversaires, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, pour les convaincre les uns et les autres d’accepter le verdict des urnes. Il s’est dit certain que la Commission électorale rendrait prochainement son verdict. "Je n’ai aucun doute là-dessus. Il y a des retards ici et là. Les raisons à cela sont purement techniques et n’ont rien de politique", a dit Choi, chef de l’Onuci (Opération des Nations unies pour la Côte d’Ivoire). Aucun des candidats n’a pour l’instant crié victoire. Les analystes doutent qu’un candidat l’emporte dès ce premier tour et s’attendent plutôt à ce qu’un second tour, a priori le 28 novembre, soit nécessaire pour départager les deux prétendants arrivés en tête.


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Publié sur OSI Bouaké le mardi 2 novembre 2010

 

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