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Et si le plan Us pour le sauvetage des banques était consacré à la lutte contre la pauvreté

ou l’extinction de la faim dans le monde


Badreddine Khris le 6 novembre 2008 sur liberte-algerie.com

Avec une partie des 700 milliards prévus, on viendrait à bout des maladies récurrentes en Afrique telles que le paludisme qui tue plus de un million de personnes par an.

A-t-on un jour pensé à quoi pourrait servir la coquette somme des 700 milliards de dollars injectée dans des banques américaines pour stabiliser le système financier du pays de l’oncle Sam ? D’aucuns relèvent la célérité avec laquelle le Congrès américain et toutes les institutions aux USA ont pu se mobiliser pour freiner un tant soit peu les méfaits inexorables de la crise financière qui a secoué toutes les places. L’on souligne aussi leur dextérité à trouver la solution idoine à cette épineuse problématique.

Le choix s’est porté rapidement sur la mobilisation de ressources financières salvatrices à même de donner un second souffle à ces établissements. Or, un tel montant n’a, jusque-là, jamais été collecté pour résoudre les fléaux, les tragédies et autres phénomènes qui ciblent tous les jours que Dieu fait les populations de par le monde.

Améliorer les conditions de vie dans le monde se veut d’ailleurs l’une des actions projetées par l’organisation des Nations unies (ONU  ) dans son plan appelé “Objectifs du millénaire pour le développement”. Selon l’Onu  , il faudrait 30 milliards de dollars par an pour venir à bout de la faim dans le monde. Avec une enveloppe de 700 milliards de dollars, le programme pourrait être financé sur plus de 23 ans ! Ce budget serait notamment consacré au développement de l’agriculture, seul moyen d’endiguer la crise alimentaire mondiale actuelle et de faire face aux possibles émeutes de la faim.

En outre, l’une des principales missions de l’Onu  , c’est de maintenir la paix dans le monde. Pour cela, chaque année, l’Assemblée générale des Nations unies vote un budget pour l’année à venir. Ainsi, pour l’année 2008-2009, ce budget s’élève à 4,188 milliards de dollars. Un peu plus de un milliard de dollars seront réservés à l’opération de pacification menée au Darfour et 182 millions seront destinés à la mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat). Pis, en 2007, 820 millions de dollars ont été dédiés au programme antisida, dont 620 millions aux seuls médicaments.

Pour 2008, le budget est estimé à un milliard de dollars. Mais chaque jour, ce sont près de 7 500 personnes qui sont infectées par le VIH   et 5 500 personnes meurent du sida  . Selon l’Onusida  , il faudrait réunir 22 milliards de dollars par an pour concrétiser l’objectif des Nations unies qui envisagent une décrue de l’épidémie à l’horizon 2015.

Sur un autre registre, au cours des cent dernières années, la consommation de l’eau a augmenté à un rythme deux fois plus rapide que le taux de croissance de la population. Aujourd’hui, un milliard de personnes n’a, en revanche, toujours pas accès à l’eau potable. Une enveloppe de 10 milliards de dollars environ suffiraient chaque année pour assainir l’eau à travers des pratiques viables et peu coûteuses. Par contre, en Afrique subsaharienne, seulement 58% des individus utilisent des sources améliorées d’eau potable…

“Actuellement, dans les zones rurales des pays en développement, 25% des enfants en âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisés. L’aide destinée à l’éducation de base dans ces pays est passée de 1,6 milliard de dollars en 1999 à 5 milliards de dollars en 2006. Mais elle est encore loin des 11 milliards nécessaires pour parvenir à une éducation primaire universelle d’ici à 2015 !” note l’ONU  . Un enfant qui naît dans un pays en développement risque 13 fois plus de mourir au cours des cinq premières années de sa vie qu’un enfant né dans un pays industrialisé, précise-t-on dans le rapport de l’ONU  .

La cause : le manque de services sanitaires de base. Une enveloppe de 10,2 milliards de dollars par an serait, de ce fait, nécessaire pour garantir une couverture vaccinale complète, distribuer vitamines et compléments alimentaires, prévenir les maladies infectieuses… L’Onu   s’inquiète toujours du phénomène de la pauvreté qui touche les citoyens à la fois des pays sous-développés et certains pays industrialisés. Dans les pays en développement, 1,5 milliard de personnes vivraient dans l’extrême pauvreté.

L’objectif des Nations unies est de réduire de moitié, d’ici à 2015, la proportion de la population qui doit se contenter de moins d’un dollar par jour. Récemment, lors d’un sommet à l’Onu  , gouvernements, fondations, entreprises et sociétés civiles ont promis conjointement près de 16 milliards de dollars supplémentaires de contributions pour lutter contre l’extrême pauvreté.

Parmi les maladies auxquelles l’Onu   a déclaré la guerre, l’on cite le paludisme qui continue de cibler des populations des pays africains. Avec 250 millions de personnes contaminées dans le monde et plus d’un million de décès enregistrés annuellement, le paludisme est l’un des problèmes de santé les plus urgents à résoudre dans le monde. On estime à 12 milliards de dollars le coût annuel du paludisme sur les économies africaines. Avec 700 milliards de dollars, l’Afrique pourrait donc faire face au paludisme durant 58 ans. Et avec un programme d’accès aux médicaments avoisinant les 700 millions de dollars, le continent pourrait envisager d’éradiquer définitivement cette maladie.

La protection de la nature et de l’environnement d’une manière générale s’inscrit également dans le programme de l’organisation mondiale. La préservation des forêts qui offrent une forte oxygénation contribuera à réduire davantage les méfaits du CO2. L’institut international pour l’analyse de systèmes appliqués (l’Iiasa) estime, en effet, qu’une réduction de 50% de la déforestation sur 25 ans peut prévenir l’émission de 1,5 à 2,7 milliards de tonnes de CO2 par an. Iiasa propose alors un contrôle et une surveillance des territoires par satellite. Le coût annuel d’une telle opération se situerait entre 17 à 28 milliards de dollars, soit environ 2 600 dollars à 4 300 dollars par hectare.


Publié sur OSI Bouaké le jeudi 6 novembre 2008

 

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