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Zimbabwe : Chronologie des tribulations du financement du VIH/SIDA

Les programmes VIH ont été affectés par des relations difficiles


Johnannesbourg, 18 août 2009 - PlusNews - Le Zimbabwe et les bailleurs de fonds internationaux ont une longue mais laborieuse relation dans la lutte contre le VIH  /SIDA   – en particulier lorsqu’il s’agit d’argent. Bien que le pays ait l’un des taux de prévalence du VIH   les plus élevés au monde, ses demandes de subventions au Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme ont été rejetées à cinq reprises, sur les huit Appels à proposition lancés par l’organisme international depuis sa création en 2002.

Lorsque le pays s’est vu récemment accorder une subvention de 37,9 millions de dollars par le Fonds mondial, des responsables gouvernementaux ont dit espérer que cela marquerait la fin d’une période de relations particulièrement épineuses. IRIN/PlusNews revient sur ces relations au cours des dernières années.

Juillet 2004

La demande de subvention, d’un montant de 218 millions de dollars, soumise par le Zimbabwe au Fonds mondial est rejetée en raison de « plusieurs faiblesses techniques », mais le gouvernement appelle l’organisme international à reconsidérer sa position.

Entre-temps, le Zimbabwe a reçu la première tranche d’un financement alloué dans le cadre du Plan d’urgence du président américain contre le sida   (PEPFAR  ), lancé en 2003.

Le PEPFAR   est resté un bailleur régulier de la lutte contre le sida   depuis 2004, mais les montants des financements accordés au Zimbabwe sont dérisoires par rapport à ceux des pays voisins affichant des taux d’infection au VIH   similaires, comme la Zambie et la Namibie. En 2008, le Zimbabwe a reçu 26,4 millions de dollars du PEPFAR  , soit 10 fois moins que l’aide allouée à la Zambie, et environ un quart de celle reçue par la Namibie.

Octobre 2004

Le Fonds mondial campe sur sa décision de refuser la subvention. Cette annonce suscite de vives critiques de la part du ministre zimbabwéen de la Santé de l’époque, David Parirenyatwa, qui l’attribue à des « motivations politiques », un sentiment partagé par certains activistes de la lutte contre le sida   dans le pays. Le Fonds rejette ces allégations.

2006

Lors du cinquième Appel à proposition, le Zimbabwe se voit accorder 33 millions de dollars pour élargir l’accès au traitement et au conseil et dépistage volontaire (CDV), dans environ la moitié des 63 districts du pays.

2007

Le Fonds mondial accorde 4,8 millions de dollars pour renforcer la prévention et les soins ; le Zimbabwe en avait requis 14,1 millions.

2008

A cette date, l’organisme international a déboursé un peu plus de 39 millions de dollars en faveur du Zimbabwe, contribuant à intégrer 13 000 personnes dans des programmes de traitement du sida   et à fournir 330 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide pour combattre le paludisme.

La Reserve bank of Zimbabwe (RBZ) admet avoir détourné plus de sept millions de dollars de la subvention accordée par le Fonds mondial dans le cadre de son 5ème Appel à proposition et destinée à élargir programme de traitement antirétroviral (ARV  ).

Le Fonds mondial prévient qu’aucune nouvelle subvention ne sera approuvée tant que cet argent ne sera pas remboursé. La RBZ finit par restituer ces fonds et lors du 8ème Appel, le Fonds mondial accorde au Zimbabwe trois subventions, dont 79 millions de dollars pour le VIH  /SIDA  .

2009

Le Fonds mondial décide d’écarter le Conseil national de lutte contre le sida   (NAC) du rôle de bénéficiaire principal de ses subventions existantes et futures. Les financements seront distribués via le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Août 2009

Le Zimbabwe reçoit 37,9 millions de dollars du Fonds mondial. Lors de la cérémonie dans la capitale, Harare, le Premier ministre Morgan Tsvangirai et le docteur Fareed Abdullah, en charge de l’Afrique au Fonds mondial, ont reconnu l’existence de relations tumultueuses entre le pays et le bailleur de fonds. M. Abdullah a décrit l’accord de financement comme un tournant « entre un passé agité et ce que nous espérons être un futur plus serein ».


Publié sur OSI Bouaké le mercredi 19 août 2009

 

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