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Sida : l’envoyé de l’Onu fustige l’attitude de l’Afrique du sud

une synthèse de plusieurs dépèches de l’AFP consacrées au discours de Stephen Lewis


L’envoyé spécial de l’Onu   pour le sida   en Afrique a fustigé l’attitude de l’Afrique du sud après l’arrestation vendredi de militants anti-sida  , regrettant l’usage de "l’appareil répressif de l’Etat" contre "les membres les plus éminents de la société".

Stephen Lewis, au cours de son discours de clôture à la 16ème conférence sur le sida   de Toronto, s’en est aussi pris à la politique sud-africaine de lutte contre le sida  , dénoncée par les manifestants arrêtés vendredi.

"C’est le seul pays en Afrique dont le gouvernement continue à proférer des théories plus dignes de marginaux illuminés que d’un Etat préoccupé et capable de compassion", a déclaré le Canadien.

"C’est le seul pays en Afrique, de tous les pays que j’ai traversés depuis cinq ans, dont le gouvernement reste obtu, dilatoire et négligent dans la mise à disposition des traitements. Entre 600 et 800 personnes meurent chaque jour du sida   en Afrique du sud".

"Certains vont dire que je n’ai aucun droit, en tant que responsable des Nations unies, de dire cela d’un Etat membre. J’ai été nommé envoyé pour le sida   en Afrique, et je considère que mon rôle est de défendre ceux qui vivent avec le virus, ceux qui meurent à cause du virus, tous ceux qui dans et hors de la société civile mènent le combat en faveur de la justice sociale", a dit M. Lewis, qui doit quitter son poste à la fin de l’année.

"Ce n’est pas dans mon rôle que d’être réduit au silence par un gouvernement, quand je sais que ce qu’il fait est mauvais, immoral, indéfendable... C’est réellement inquiétant lorsque l’appareil répressif de l’Etat est utilisé contre les membres les plus éminents de la societé".

Vendredi, 44 militants d’une coalition anti-sida   sud-africaine ont été arrêtés au Cap pour manifestation illégale, après s’être rassemblés pour dénoncer la politique de la ministre de la Santé Manto Tshabalala-Msimang, jugée "incompétente" dans la distribution d’antirétroviraux et prônant toujours le recours à l’ail ou au citron comme "traitement alternatif" anti-sida  . (voir notre bréve sur le sujet)

Une reconnaissance pour l’action de l’ONG TAC

"C’est une reconnaissance de notre lutte. Il a mis l’accent sur ce que nous essayons de faire connaître au monde depuis des années et des années", a déclaré à l’AFP Nomfundo Eland, une responsable de Treatment Action Campaign (TAC), coalition d’ONG militant pour l’accès gratuit de tous aux antirétroviraux (ARV  ).

"C’est absurde, de dire qu’on peut traiter des séropositifs avec de l’aïl ou de l’huile d’olive alors qu’il y a chaque jour des gens qui meurent de maladies liées au sida  ", a affirmé Mme Eland, en référence à des positions controversées de la ministre de la Santé sur les vertus de ces éléments dans la lutte contre la maladie.

Les déclarations de Stephen Lewis représentent "exactement la position" défendue par TAC, a assuré la responsable de cette coalition.

"La lutte contre le VIH  -sida   est une lutte pour la vie. Ca demande des dirigeants avisés, engagés, pour que ça marche. Or ici, nous avons toujours besoin de cette volonté, de cet engagement politique", a-t-elle estimé.


Publié sur OSI Bouaké le samedi 19 août 2006

 

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