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Nouveaux espoirs dans la lutte contre le sida



Libération - 18/07/2011

Plus le virus est traité tôt, plus il est possible d’éviter sa transmission, révèle une étude qui passionne la conférence sur le Sida   ouverte aujourd’hui à Rome.

La conférence scientifique sur le sida   de Rome s’est passionnée lundi pour une étude phare qui établit que traiter tôt une personne infectée par le virus l’empêche dans plus de 96% des cas de transmettre l’infection, ce qui pourrait transformer le visage de l’épidémie.

Cette étude a suscité l’enthousiasme dans la capitale italienne mais également suscité de nombreuses questions sur la façon de mettre ses enseignements en application et sur le problème, central, du financement.

Infection bloquée

L’essai a été conduit dans neuf pays -Afrique du sud, Inde, Brésil, Etats-Unis, Botswana, Kenya, Malawi, Thaïlande, et Zimbabwe-, où des combinaisons d’antirétroviraux ont été fournies à 1763 couples sérodiscordants -un séropositif, l’autre non-, pour la grande majorité (97%) hétérosexuels.

Le traitement était fourni plus ou moins tôt dans l’infection, définie par une baisse du niveau de cellules CD4 du système immunitaire, que cible le virus. Dans la moitié des couples, la personne infectée a été aussitôt mise sous traitement, dans l’autre moitié, on a attendu que le compte de CD4 descende en-dessous de 250 ou que la personne souffre d’une infection dite opportuniste (maladie causée par la baisse de l’immunité), conformément aux critères de l’Organisation mondiale de la santé au moment où commençait l’étude.

Au total, il y a eu 29 cas d’infections dont 28 chez les personnes traitées plus tardivement. Avec un bénéfice pour la personne traitée plus tôt, puisqu’il y a eu aussi 41% de moins de maladies opportunistes et de décès. En outre, le seul cas d’infection dans le couple traité tôt est intervenu très probablement juste après le début du traitement, qui n’avait pas eu le temps de faire son effet.

« Changement de donne »

L’OMS  , qui devait présenter à Rome ses recommandations sur le dépistage et le traitement dans les couples sérodifférents, a retardé cette publication. Anthony Fauci, directeur de l’Institut national américain sur les maladies infectieuses (NIAID), qui sponsorisait l’étude, a pointé "la fausse dichotomie entre les ressources données au traitement et celles données à la prévention".Il a estimé qu’il y avait "changement de donne" et qu’aujourd’hui "on peut avoir un impact majeur sur l’épidémie", soulignant que "moins il y a de personnes infectées, moins il y en a qui vont être infectées".

Michel Kazatchkine, directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida  , s’est montré réaliste. Pour lui, avant de songer à traiter tout le monde dès qu’il est infecté, il faut traiter ceux qui ne bénéficient pas de traitement, alors même qu’ils le devraient, conformément aux critères fixés par l’OMS  . "Aujourd’hui, on a 40% de couverture des besoins si on traite à partir d’une descente des CD4 à 350", a-t-il rappelé, estimant qu’il faut, "d’un point de vue de santé publique et d’éthique, commencer par les priorités". Pour lui, "mettre toutes les personnes infectées sous traitement, ce n’est pas envisageable, ni du point de vue des ressources, ni du point de vue opérationnel". Il a rappelé à cet égard de la moitié des personnes infectées ne savent pas qu’elles le sont.

Fin 2010, plus de 34 millions de personnes vivaient avec le virus, dont les deux tiers en Afrique, selon l’Onusida  . L’infection a tué quelque 30 millions de personnes en 30 ans.

(Source AFP)


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Publié sur OSI Bouaké le jeudi 21 juillet 2011

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