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L’élection d’un séropositif à Tokyo ravive le scandale du sang contaminé



Le Monde | 04.08.07 | 13h27

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Ryuhei Kawada

Contrairement à la candidate des minorités sexuelles, Kanako Otsuji, lesbienne déclarée, qui n’a pas été élue aux élections sénatoriales du 29 juillet, un autre candidat représentant d’une minorité l’a été. Hémophile contaminé à l’âge de 10 ans par le virus du sida   à la suite d’une transfusion sanguine, Ryuhei Kawada (31 ans), élu à Tokyo comme indépendant, n’est pas que le porte-parole des personnes atteintes de cette maladie : il est aussi une victime emblématique des coupables négligences du ministère de la santé, du travail et du bien-être.

Pour le nouvel élu, ce ministère de tutelle des services d’assurances sociales est responsable du fiasco de la gestion des retraites (gigantesque cafouillage électronique qui se traduit par 50 millions de dossiers égarés ou incomplets), qui a été une des causes de la cuisante défaite de la coalition gouvernementale aux élections sénatoriales. "A l’origine de l’affaire des retraites, il y a une cause analogue à celle du sang contaminé : l’arrogance irresponsable de ce ministère", dit-il. Un argument auquel les électeurs ont été sensibles.

En 1995, Ryuhei Kawada, âgé alors de 19 ans, avait révélé être atteint du sida   et il avait entamé, avec d’autres plaignants, une action en justice contre le gouvernement et les entreprises pharmaceutiques responsables de la contamination de 1 500 hémophiles. Ils ont obtenu gain de cause. Et depuis, Ryuhei Kawada a été le porte-parole des malades. La mort récente de l’un de ses amis, également contaminé, l’a convaincu de se présenter afin de rappeler le sort de ceux-ci.

Parmi les pays développés, le Japon a le nombre le plus faible de personnes reconnues porteuses du virus du sida   par rapport à la population : 13 780 sur 127 millions d’habitants. Mais le nombre des séropositifs augmente d’année en année, en particulier parmi les jeunes : 914 en 2006 contre 832 l’année précédente. Les rapports homosexuels non protégés sont la première cause de contamination, estime la Fondation japonaise pour la prévention du sida  .

Des organisations non gouvernementales (ONG) mettent en cause une insuffisance d’information à l’école sur les risques de contamination ainsi que la réduction des budgets consacrés à la prévention de la maladie. C’est le cas de la municipalité de Tokyo, où celui-ci est passé de 632 millions de yens (environ 4 millions d’euros) en 1995 à 237 millions de yens en 2006, soit une réduction de 62 % en onze ans.

Philippe Pons Article paru dans l’édition du 05.08.07.


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Publié sur OSI Bouaké le dimanche 5 août 2007

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