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Enquête sur la filière café-cacao : des journalistes menacés de « vol de documents » par la justice



RFI - 15 Juillet 2010 - En Côte d’Ivoire, les trois journalistes du périodique Le Nouveau Courrier, parmi lesquels Théophile Kouamouo, étaient toujours détenus mercredi 14 juillet au soir dans les locaux de la brigade criminelle. Ils avaient déjà été entendus la veille, mardi, par le procureur d’Abidjan, après qu’ils aient publié des extraits d’une enquête judiciaire sur les malversations présumées des anciens dirigeants de la filière café-cacao. Théophile Kouamouo l’a dit à RFI : c’est parce qu’ils refusent de révéler la source leur ayant permis de se procurer le document ayant servi de base à leur enquête exclusive, qu’ils sont ainsi poursuivis par la justice, qui s’en prend ainsi à la liberté de la presse

C’est pour qu’ils révèlent leur source que Théophile Kouamouo, directeur de la rédaction du quotidien Le Nouveau courrier, Oula Saint Claver, rédacteur en chef et Stéphane Guédé, directeur de la publication, ont très longuement tâté des cellules de la brigade criminelle d’Abidjan.

Le procureur de la République, Raymond Tchimou, les a d’abord convoqués à cet effet. Comme on pouvait s’y attendre, nos confrères lui ont, pour des raisons déontologiques, objecté que des journalistes ne sauraient divulguer leurs sources.

Mais seules trois personnalités disposaient du rapport d’enquête judiciaire sur la filière café-cacao, dont Le Nouveau Courrier a commencé à publier de larges extraits : le juge d’instruction, qui en est l’auteur, le procureur et le président de la République.

Voilà pourquoi la justice ivoirienne a brandi la menace d’une accusation de « vol de documents » à l’encontre de nos confrères. Ce qui relève d’une interprétation pour le moins restrictive de la liberté de la presse.

Reporters sans frontières a vivement protesté. Et les lecteurs du Nouveau Courrier, qui attendaient la suite de l’enquête, sont restés mercredi sur leur faim.


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Publié sur OSI Bouaké le vendredi 16 juillet 2010

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