OSI Bouaké - Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui : Deux chefs de guerre en RDC jugés par la CPI de La Haye Accueil >>  Justice internationale

Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui : Deux chefs de guerre en RDC jugés par la CPI de La Haye



La Haye/ Reuters, publié le 23/11/2009 - Deux chefs de guerre de la République démocratique du Congo (RDC) accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qu’ils nient en bloc sont jugés à compter de mardi par la Cour pénale internationale (CPI  ) de La Haye. Germain Katanga (photo) et Mathieu Ngudjolo Chui, deux chefs de guerre de la République démocratique du Congo (RDC) accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qu’ils nient en bloc sont jugés à compter de mardi par la Cour pénale internationale (CPI  ) de La Haye. (Reuters/Pool)

Germain Katanga (photo) et Mathieu Ngudjolo Chui, deux chefs de guerre de la République démocratique du Congo (RDC) accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qu’ils nient en bloc sont jugés à compter de mardi par la Cour pénale internationale (CPI  ) de La Haye. (Reuters/Pool)

Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui sont accusés d’avoir dirigé en février 2003 un raid sanglant sur une village de la province de l’Ituri, dans l’est de la RDC, lors duquel 200 villageois furent tuées, des femmes violées et des enfants enrôlés comme soldats.

"Cette attaque particulière faisait partie d’un assaut plus large et systématique contre la population civile de l’Ituri, a déclare le procureur en chef de la CPI  , Luis Moreno-Ocampo, qui appellera à la barre 26 témoins et experts.

Les assaillants du village de Bogoro, où les victimes ont été essentiellement des habitants de l’ethnie Hema, étaient issus principalement aux ethnies Lendu et Ngiti.

Katanga, un Ngiti de 31 ans, commandait la Force de résistance patriotique d’Ituri (FRPI) tandis que Ngudjolo, un Lendu de 39, passait pour le dirigeant le Front intégrationniste national (NFI).

Tous deux nient les sept chefs de crimes de guerre et trois de crimes contre l’humanité retenues contre eux et ont exprimé leur sympathies aux familles des victimes. Leurs avocats les disent soulagés que leur procès débute.

"Obtenir une réconciliation"

"A aucun moment, Ngudjolo n’a concocté un projet criminel pour raser le village de Bogoro. Il conteste le fait qu’il ait jamais été le chef suprême du FNI", fait valoir son avocat Jean-Pierre Kilenda.

Andreas O’Shea, un des conseils de Katanga, a déclaré que celui-ci "partageait la douleur des victimes. Les victimes ont le droit à un procès équitable, donc nous recherchons tous la même chose, à savoir la vérité", a-t-il ajouté.

Selon Moreno-Ocampo, l’attaque de Bogoro a eu lieu vers la fin de la guerre de 1998-2003 dans l’ex-Congo belge, qu’il a présenté comme "le conflit armé le plus important depuis la Second guerre mondiale". Il a fait quatre millions de victimes, principalement de la famine et de maladies.

Fidel Nsita Luvengika, un des deux avocats représentant les 345 victimes reconnues par la CPI  , a déclaré que ses clients voulaient établir la vérité sur l’attaque du village, obtenir une indemnisation pour les dégâts causés à leurs biens ainsi qu’une réconciliation.

"Certains ne savent même pas où leurs enfants sont enterrés. D’autres n’ont jamais osé retourner à Bogoro car ils avaient trop peur. Ils ont des cauchemars et ils ont besoin de se reconstruire pour retrouver leur dignité", a-t-il ajouté.

La CPI   a engagé son premier procès concernant l’Ituri en janvier en jugeant un autre chef de guerre, Thoma Lubanga, cette fois un Hema qui utilisait les enfants soldats de son Union des patriotes congolais (UPC) pour liquider ses rivaux d’ethnie Lendu.


VOIR EN LIGNE : L’Express
Publié sur OSI Bouaké le lundi 7 décembre 2009



LES BREVES
DE CETTE RUBRIQUE