Accueil >>  VIH/Sida >>  Conférences >>  IAS 2009 à Cape Town

Le Malawi doit libérer deux hommes accusés de « pratiques contre nature »


Amnesty International - 7 janvier 2010 Les autorités du Malawi doivent relâcher immédiatement et sans condition deux Malawiens arrêtés le mois dernier après leur « cérémonie traditionnelle de fiançailles », a déclaré Amnesty International.

Steven Monjeza et Tiwonge Chimbalanga ont été inculpés de « pratiques contre nature entre individus mâles et outrage aux bonnes mœurs ».

Ils ont été arrêtés le 28 décembre 2009, deux jours après la cérémonie, célébrée dans la communauté urbaine de Chirimba, à Blantyre. Selon certaines informations, ils ont été frappés par des policiers au cours de leur détention.

Les deux hommes ont comparu devant la justice le 4 janvier et ont été placés en détention provisoire jusqu’à lundi 11 janvier. Ils sont actuellement incarcérés à la prison de Chichiri.

« L’arrestation de ces deux hommes au seul motif de leur orientation sexuelle réelle ou présumée s’apparente à de la discrimination et constitue une atteinte à leurs droits à la liberté de conscience et d’expression, ainsi qu’au droit à la vie privée », a déclaré Simeon Mawanza, le chercheur d’Amnesty International sur le Malawi.

Les lois érigeant en infractions l’homosexualité et l’identité de genre criminalisent l’exercice légitime de ces droits fondamentaux, qui sont protégés par des traités ratifiés par le Malawi, en particulier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

En vertu de ces traités, le Malawi est légalement tenu de respecter et de protéger les droits à la liberté de conscience et d’expression, ainsi que le droit à la vie privée, et d’éradiquer la discrimination fondée, entre autres, sur l’orientation sexuelle.

Amnesty International considère comme des prisonniers d’opinion les personnes uniquement incarcérées pour avoir eu des relations sexuelles entre adultes consentants en privé, et demande leur libération immédiate et sans condition.

L’organisation condamne également les tentatives des autorités malawiennes, lundi 4 janvier, visant à faire subir à ces deux hommes des examens anaux médico-légaux dans le but de déterminer s’ils avaient eu des rapports sexuels, de sorte que le chef d’accusation de sodomie puisse être retenu contre eux.

« Tout examen anal forcé, effectué sans le consentement des personnes concernées, enfreint l’interdiction absolue de la torture et de toute autre forme de traitement ou châtiment cruel, inhumain ou dégradant », a ajouté Simeon Mawanza.

« Ce type d’examen, visant à « prouver » qu’ils ont eu des rapports sexuels avec d’autres hommes, ne permettrait pas de confirmer les allégations formulées contre eux – lesquelles portent du reste sur des actes qui ne devraient jamais être punis par la loi ».

Amnesty International tient par ailleurs à signaler que l’arrestation de Steven Monjeza et Tiwonge Chimbalanga risque de précipiter dans la clandestinité les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes au Malawi, et de rendre ainsi l’information sur la prévention du VIH  /sida   et les services de santé plus difficiles d’accès.

« Les jeunes gens ont besoin du soutien de leur entourage et de leur gouvernement, et non pas d’une incarcération motivée par leur orientation sexuelle. Ils doivent être relâchés sans condition et recevoir l’aide requise afin de se remettre de cette expérience traumatisante », a conclu Simeon Mawanza.


VOIR EN LIGNE : Amnesty International
Publié sur OSI Bouaké le samedi 9 janvier 2010

 

DANS LA MEME RUBRIQUE