OSI Bouaké - 3 septembre 2009
Durant l’été OSI Bouaké a reçu des nouvelles des JAIV (Jeunes affectés/infectés par le VIH ) du Burundi. Victor a 20 ans, il est membre du groupe Imboneza et témoigne, s’il était besoin, de la fonction fondamentale du lien social pour aider les malades du sida à se battre. Ces jeunes de Bujumbura vivent dans une situation extrêmement précaire et ne doivent leur survie qu’à des relations d’entraide entre eux. Nous avons choisi de publier une partie du témoignage de Victor sur le blog qui illustre de manière très saisissante les conditions de vie des malades du sida vivant en Afrique. Tous les enfants et jeunes chefs de ménage mentionnés dans ce texte sont des orphelins du sida ou des enfants de parents malades.
" Bonjour chers frères et sœurs, j’espère que vous allez très bien.
Agonisant, sans force, je me suis retrouvé, il y a de cela une semaine, sur le lit de l’hôpital de mon quartier.
J’avais la malaria.
Je ne pouvais pas marcher ni faire quoi que ce soit, juste m’allonger et attendre les soins du médecin. Chez nous, quand vous êtes hospitalisé, il vous faut un garde malade pour subvenir à vos besoins.
Ce sont alors mes frères et sœurs chefs de Ménage du groupe Imboneza qui m’ont soutenu.
Les garçons se relayaient le jour et la nuit pour être à mes côtés. Ils me lavaient, m’aidaient à marcher bref sans l’aide de quelqu’un je ne pouvais rien faire. Ils laissaient leurs petits frères et sœurs pour être au près de moi pendant la nuit. Cela m’énervait des fois de les voir se sacrifier pour moi mais ce soutient me réconfortait tous les jours et je gagnais plus de forces à chaque jour.
Quant aux filles du groupes, elles étaient devenues mes jeunes mamans. Elles cuisinaient de la nourriture pour moi, et me faisaient manger de force car aucune nourriture ne me plaisait. Les enfants du centre de transit de l’APECOS, du foyer des filles, sont venus me rendre visite 3 fois. 2 fois, elles ont chanté pour moi.
Vous ne pouvez pas savoir combien le soutien d’un malade lui fait vraiment du bien et lui permet de recouvrer sa santé le plutôt possible.
Chaque fois que ces jeunes enfants finissaient de chanter pour moi, je retrouvais mon sourire et en moi-même des forces nouvelles naissaient. Je les regardais en sachant que parmi elles, il y avaient celles qui sont séropositives, je me disais chaque fois qu’il faut que je guérisse afin de me battre encore une fois pour la survie de ces anges.
Les Chefs de Ménages du groupes Imboneza ont témoigné une fois de plus de leurs solidarité. Si seulement la solidarité pouvait être exprimé à tous les orphelins dans le besoin ?
Sur mon lit d’hôpital, j’ai pensé au Réseau JAIV et chaque fois que j’y pensé, je me voyais mourir sans vous avoir dit au revoir. Mais aujourd’hui je suis en forme et c’est plutôt votre bonjour que je désire le plus.
Je compte sur vous frères et sœurs pour vous lire très prochainement.
A bientôt
Victor