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Wangari Maathai : Quatre millions d’arbres te pleurent et les hommes te chantent en choeur....



GUINEECONAKRY.INFO - 27.09.2011 - Si les réactions de compassion affluent des quatre coins du monde pour regretter la perte de Wangari Maathai, c’est parce que cette Kényane, pendant les 71 lunes qu’elle a passées sur terre, a fait montre d’une conviction à la fois innovante et inébranlable. Une foi en la nature, puissante et contagieuse uet qu’elle a défendue avec toute son énergie. Pour la toute première Prix Nobel africaine, l’environnement bruissait de mille appels, de lamentations si fortes devant tous les actes prédateurs que posaient les hommes, qu’elle se devait ’’naturellement de donner l’exemple de la générosité d’une main verte...

Visionnaire, Wangari l’aura certainement été pour que, dès les années 70, elle ait eu l’idée du Green Belt Movement. Un engagement que son statut de femme ne rend que plus fascinant encore.

Quand, en 2004, le comité Nobel a choisi de décerner le prix Nobel pour la paix à Wangari Maathai, il manifestait sa sensibilité pour la bataille écologique sur laquelle de nombreux militants se trouvent engagés aujourd’hui. Mais avec la Kényane, c’est l’engagement d’une pionnière qui était ainsi récompensée. Dans cette première, il y avait deux symboliques : la première africaine a remporter le prestigieux prix et qui, plus est, sur le terrain de l’écologie. Il est vrai que Wangari Maathai aura été l’une des toutes premières à comprendre que la paix n’était pas que la résultante des ententes et autres accords politiques conclus entre protagonistes, ça et là. Elle, avait très tôt su que la paix et la tranquillité des êtres humains pouvaient être perturbées par les déréglages climatiques et en particulier par la sécheresse. Ainsi, elle n’avait cessé de se battre pour la fameuse ceinture verte, dont l’ambitieux objectif était de vaincre le désert du Sahara qui continue aujourd’hui de ’’bouffer’’ le continent.

Ce combat exceptionnel et cette renommée internationale, la Kényane les portait avec humilité. Bien qu’étant professeur de son état, Wangari Maathai est demeurée toute sa vie, plutôt proche des citoyens ordinaires. Ainsi, elle se parait toujours des pagnes ordinaires qui la faisaient ressembler à toutes les paysannes que l’on rencontre sur les sentiers de l’Afrique de l’ouest. C’est dire qu’elle n’a jamais accepté que sa célébrissime carrière lui tourne la tête, s’efforçant de garder la tête sur les épaules et les pieds sur terre... dans le vert !

Les yeux rivés sur ses objectifs, Wangari Maathai fut aussi l’incarnation d’une Afrique qui ne se satisfait pas des conditions sociales faites de misère, de précarité et de toute la série de malheurs qui restent collés à la peau du continent noir. C’est ainsi que dans la biographie de la militante écologique kényane, on ne peut pas manquer le décalage saisissant entre ses origines modestes et les sommets qu’elle aura réussi à atteindre, en ne comptant que sur ses talents et la persévérance avec laquelle, elle a défendu les causes qui lui étaient chères.

De ce point de vue et plus globalement sur son cheminement, on peut oser la comparaison avec Nelson Mandela, autre Prix Nobel de la paix dont le continent a à être fier. Pour saluer sa mémoire, plus de quatre millions d’arbres lui feront la révérence méritée dans une espèce de balancement nostalgique et reconnaissant.

Boubacar Sanso Barry


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Publié sur OSI Bouaké le mardi 27 septembre 2011

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