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Au Burundi, le Sénat rejette la pénalisation de l’homosexualité



Habibou Bangré, Tétu, 18 février 2009

Soulagement dans le petit pays d’Afrique de l’Est : le Sénat a rejeté le projet de loi pénalisant les relations homosexuelles déjà voté par les députés. Plusieurs organisations saluent le vote des sénateurs mais poursuivent la mobilisation pour que le texte soit définitivement enterré.

Les sénateurs du Burundi ont rejeté mardi 17 février le projet de loi criminalisant les relations homosexuelles, voté le 22 novembre par l’Assemblée nationale de ce petit pays d’Afrique de l’Est. Le texte a reçu 43 votes défavorables et 36 favorables. L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch avaient lancé des appels à ne pas entériner le texte au Sénat et au président Pierre Nkurunziza.

Plusieurs associations saluent donc la décision des sénateurs. « Les acteurs de la lutte contre le sida   et de la défense des droits humains se félicitent de ce rejet qui aurait gravement mis en danger certaines activités de lutte contre le sida  , alors que l’on sait que les hommes ayant des rapports homosexuels sont cinq à vingt fois plus exposés au VIH   que la population adulte générale en Afrique subsaharienne », commente Sidaction.

Le responsable « de la recherche et du plaidoyer » de la Commission internationale pour les droits humains des gays et lesbiennes (IGLHRC) parle d’une « victoire inattendue, étant donné la stigmatisation qui entoure la question. Ce vote est la preuve que les droits humains sont universels, indivisibles et indépendants de l’orientation sexuelle. » Et Joël Nana, militant de cette organisation, d’ajouter : « L’expérience burundaise est une source d’inspiration pour les militants LGBT en Afrique et devrait être l’exemple à suivre pour d’autres pays africains, et notamment les pays qui ont des lois antihomosexualité, comme le Sénégal, qui s’érige en leader. »

La prudence reste cependant de mise. La commission Afrique de l’association de Noirs et métis français Tjenbé Rèd souhaite que le vote de mardi « soit confirmé lors de l’adoption définitive du projet de loi portant révision du code pénal ». Pour s’assurer que le texte soit définitivement enterré, « l’ensemble des personnes mobilisées contre cet article vont poursuivre leur travail car la réforme de la loi pénale au Burundi se poursuit et l’article criminalisant l’homosexualité repassera en commission mixte du parlement burundais », prévient Sidaction.


Publié sur OSI Bouaké le jeudi 19 février 2009

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