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Davantage de filles scolarisées, mais des taux d’abandon élevés


Mots-Clés / Scolarisation

Dakar, 20 mai 2010 (IRIN) - Les responsables et les défenseurs du secteur de l’éducation ont contribué à augmenter le nombre de fillettes scolarisées dans les écoles primaires du monde entier, mais nombre d’entre elles continuent d’arrêter l’école avant l’enseignement secondaire, selon les experts de l’éducation, réunis à Dakar, capitale du Sénégal.

L’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI) intervient 10 ans après le Forum mondial sur l’éducation, qui a contribué au lancement de plans d’action gouvernementaux visant à atteindre les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD  ) liés à l’éducation, fixés pour 2015. Ces objectifs consistent, entre autres, à éliminer les disparités entre les sexes à tous les niveaux scolaires, et à assurer que tous les enfants puissent achever leur cycle d’éducation primaire de base.

Depuis dix ans, les filles sont plus nombreuses à fréquenter l’école en Europe centrale et en Europe de l’Est, en Asie de l’Est et en Amérique latine, et en 2006, deux tiers des pays étaient parvenus à assurer la parité des sexes au primaire. Aujourd’hui, il y a en outre deux fois plus d’écoles en activité, dans le monde, qu’en 2000, a indiqué Anthony Lake, récemment nommé directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Néanmoins, environ un tiers des pays seulement parviennent à maintenir cette parité des sexes dans l’enseignement secondaire. Et quelque 72 millions d’enfants ne vont toujours pas à l’école, dont deux tiers en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud et de l’Est.

« Tous les efforts de développement dépendent de l’éducation des filles et des garçons », a déclaré Anthony Lake lors d’une conférence de presse, le 18 mai. « Il y a beaucoup à faire ».

Assurer la persévérance scolaire en misant sur la qualité

« L’éducation des filles est une question de rétention », a expliqué à IRIN May Rihani, co-présidente de l’UNGEI et directrice de l’Academy for Education Development (AED), un organisme à but non lucratif.

Le taux d’abandon entre le primaire et le secondaire est passé de 14 à seulement deux pour cent, au Rwanda, lorsque le gouvernement a lancé un programme scolaire global de neuf ans, a déclaré à la presse Mathias Harebamungu, ministre de l’Education.

L’île Maurice en a fait autant, et le Sénégal envisage de suivre leur exemple, selon Ann Therese Ndong-Jatta, directrice régionale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l’Afrique de l’Ouest. Si le Sénégal a presque atteint la parité des sexes au primaire, les filles ne représentent que 15 pour cent des élèves du secondaire, selon Kalidou Diallo, ministre de l’Education.

Selon les experts, la qualité est essentielle pour augmenter le taux de persévérance scolaire.

Sans un enseignement de qualité, ni les filles, ni les garçons ne continueront à aller à l’école, selon David Wiking, co-président de l’UNGEI et directeur de l’équipe éducative de l’Agence suédoise d’aide au développement international. La violence dans les écoles et la mauvaise qualité de l’enseignement sont autant d’obstacles à la parité des sexes. « Des millions d’enfants vont à l’école et n’apprennent rien. Nous devons regarder au-delà de l’éducation pour comprendre pourquoi ils n’apprennent pas. L’école ne devrait pas être le théâtre de crimes ».

Un avis que partage Ann Therese Ndong-Jatta de l’UNESCO. « On peut convaincre n’importe qui sur la question de l’accès, mais 75 pour cent des enfants d’Afrique continuent d’échouer à leurs examens », a-t-elle déclaré à IRIN. « Les programmes sont dépassés ; quand on regarde la qualité, il faut s’assurer que l’enseignement est pertinent et qu’il permet de garantir des emplois ; nous devons préparer les enfants au monde du travail ».

Au cours de la rencontre qui se tenait du 18 au 20 mai à Dakar, les délégués de 22 pays ont abordé la pauvreté, la violence en milieu scolaire et la qualité de l’enseignement, en s’efforçant d’intégrer des solutions à ces problèmes au sein des plans d’action nationaux.


Publié sur OSI Bouaké le samedi 22 mai 2010

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