OSI Bouaké - 1er septembre 2012 - SD -
En ce moment, le travail du photographe Robin Hammond sur la maladie mentale en Afrique, rencontre deux actualités : il est présent à Visa pour l’image [1] ainsi que dans le numéro 19 de Polka Magazine [2]. Robin Hammond est également lauréat 2011 du Prix Carmignac Gestion du photojournalisme.
© Robin Hammond / Panos.
Oubliés de l’Humanité. Robin Hammond plonge dans la folie en Afrique
Polka#19 - sept/oct 2012 - Photographies et texte Robin Hammond
© Robin Hammond / Panos.
Un voyage au coeur de la folie et de la misère. Déstabilisée par un demi-siècle de guerres et de catastrophes naturelles, l’Afrique subsaharienne ne peut soigner ses malades mentaux. Massacres, viols, famines... les horreurs subies ont laissé, dans leur sillage, des rescapés profondément traumatisés par ce qu’ils ont vécu. Au point, parfois, d’en perdre l’esprit. Des religieux pratiquent des exorcismes sur les aliénés et quelques ONG tentent de leur venir en aide. Mais faute d’infrastructures, de personnel soignant et d’argent, la plupart de ces malheureux ne reçoivent aucun traitement. Au lieu d’être hospitalisés, ils sont souvent enchaînés en prison dans des conditions abominables, sans aucun espoir de guérison. Robin Hammond a visité les cercles de l’enfer où pourrissent des êtres humains.
Le photographe va poursuivre son projet au Tchad, au Nigeria et en Côte d’Ivoire. Grâce à votre aide sur emphas.is, il pourra aussi se rendre en République centrafricaine.
© Robin Hammond / Panos. Juba , Soudan du Sud, janvier 2011. Enchaîné à un arbre, couché à même le sol alors que son seul crime est d’être fou. Ainsi vivent les malades mentaux, enfermés dans la prison centrale de la capitale du jeune État.
“Ces photos vont compter dans ma vie”
Jean-François Leroy, directeur de Visa pour l’Image parle des photos de Robin Hammond
Polka#19 - sept/oct 2012 -
“J’ai découvert ce travail l’an dernier lors des Getty Awards. Je n’ai vu que douze images, mais c’était évident : le photographe allait gagner un prix. A ma grande surprise, je suis le seul juré à avoir voté pour lui. C’était mon coup de cœur. Après les délibérations –les travaux sont alors anonymes–, j’ai demandé son nom aux organisateurs. Robin Hammond. Je l’appelle. Il me dit : « J’ai plein d’autres photos à vous montrer dans plusieurs pays. » Nous étions déjà au mois de juillet. Je lui ai répondu : « Cette année, je te propose une projection, mais en 2012, faisons une exposition. »
Avec « Condamnés », Robin nous parle de ceux qui sont toujours vivants mais n’appartiennent plus à notre monde. Quand on regarde ses photos, à aucun moment, on ne pense à son talent. On ne dit pas : « Quelle belle photo ! » Mais : « Quelle photo forte ! » Robin Hammond, comme Stanley Greene ou Eugene Richards, sait se faire oublier. Il a de l’empathie pour son sujet. Ses images ne sont pas parfaites dans leur composition comme celles de Cartier-Bresson ou de Koudelka. C’est précisément cette imperfection qui me touche. Ces images me troublent. Certaines vont compter dans ma vie. Je ne les oublierai jamais.”
© Robin Hammond / Panos.
© Robin Hammond / Panos.
© Robin Hammond / Panos.
- Pour aller plus loin :
Robin Hammond sur le site de Visa pour l’image
Sur le site de l’agence Panos