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Michel Kazatchkine quitte le Fonds mondial contre le sida


Libération - 24 janvier 2012 - Par Nicolas Cori

Depuis plus de vingt ans son nom était associé à la lutte contre le sida  , mais Michel Kazatchkine, dit « Kaza », directeur français du Fonds mondial contre le Sida  , la tuberculose et le paludisme, va quitter ses fonctions. Selon nos informations, il a présenté sa démission, qui devrait être rendue officielle dans les prochaines heures.

Il y a trois semaines, Kazatchkine avait été mis en cause pour ses relations avec Carla Bruni. Marianne avait révélé, le 7 janvier, que le Fonds mondial avait versé, sans appel d’offres, de l’argent à un ami de la première dame, Julien Civange, pour le lancement de la campagne HIV Born Free, incarnée par Carla Bruni. Sur les montants en cause, Marianne parlait de 3,5 millions de dollars, au total. Le Fonds a finalement indiqué que 580 000 euros avaient été payées à Mars Browsers, la société de Julien Civange.

Dans le même article, Marianne affirmait que, suite à un audit sur ce sujet, les administrateurs américains du Fonds avaient demandé la démission de Kazatchkine. Et menaçaient de couper les vivres, si la France n’obtempérait pas. Une version qui a été démentie par l’intéressé, ainsi que par le Fonds.

Démenti

Hier, Simon Bland, président du conseil d’administration, a fait savoir que la démission de Kazatchkine n’avait rien à voir avec une quelconque « mise en cause pour ses relations avec Carla Bruni Sarkozy. » « Je déments formellement l’information publiée cet après-midi sur le site Liberation.fr disant que Michel Kazatchkine aurait démissionné en raison d’une mise en cause pour ses relations avec Carla Bruni Sarkozy, déclare Simon Bland, dans un email adressé à Libération. Ce qui est écrit est faux et sans fondement. »

Liberation.fr n’a jamais écrit cela. Nous nous sommes contentés de citer Marianne, qui faisait le lien entre les deux événements.

En revanche, nous avons rappelé l’interview que Kazatchkine avait donnée à Libération, le 9 janvier dernier, dans laquelle le directeur du Fonds estimait que le lien fait par Marianne entre les deux événements relevait d’une « confusion extrême sur ce qui se joue actuellement au Fonds ». Selon « Kaza », les Américains demandaient que le Fonds s’institutionnalise, ce à quoi il était opposé.

« Le Fonds a dix ans, il entre dans une période de réformes extrêmement profondes », déclarait-il. « Jusqu’à présent, les pays demandeurs élaboraient leurs programmes, puis les soumettaient au Fonds et nous y répondions selon des critères de qualité et de pertinence », poursuit-il.

« Maintenant, il y a ce projet pour que le Fonds devienne un peu comme la Banque mondiale et décide beaucoup plus. C’est dans ce sens qu’en novembre à Accra, au Ghana, le conseil d’administration a décidé de nommer un "general manager" à mes côtés, pour mettre en avant cette réforme. Ce manager rapporte directement au board [conseil d’administration], ce qui me trouble. J’ai donc écrit, le 22 décembre au board, et leur ai dit que j’allais examiner dans les prochains mois, en détail, les arrangements que le conseil d’administration allait mettre en place, et que je réfléchirai sur la suite, pour le Fonds et pour moi. »


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Publié sur OSI Bouaké le mercredi 25 janvier 2012

 

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