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"Battez-vous pour vivre" lance une jeune porteuse du virus du Sida


AFP - 5 Décembre 2017 - Abidjan - “Battez-vous pour vivre”, a lancé une jeune femme porteuse du virus du sida   depuis sa naissance lors d’un émouvant discours à l’ouverture de la 19ème Conférence internationale sur le sida   et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA).

“Battez-vous pour vivre. Je suis jeune, bien portante, sous traitement et bien suivie (…) Vous avez les capacités physiques et intellectuelles pour fonder une famille et réaliser vos rêves”, a affirmé aux jeunes porteurs du virus Asseta Ouedraogo, 20 ans, contaminée à sa naissance par sa mère décédée en 2003. “Notre génération doit s’engager à être la dernière touchée par le VIH  ”, a-t-elle ajouté en soulignant l’importance de la prévention.

La jeune femme, qui a obtenu un Bac littéraire, a été ovationnée par les milliers de personnes présentes, dont le président ivoirien Alassane Ouattara. “Jusqu’ici mes amis ne savaient pas que j’avais le VIH  , mais je voulais parler pour lancer ce message, convaincre ceux qui ont le virus de bien prendre leurs traitements. Il ne faut pas renoncer, il y a de l’espoir, on a une espérance de vie, on peut avoir des enfants, travailler…”, a-t-elle confié.

Ses proches cherchent des financements pour “des études en communication” alors que, faute de moyens, elle a entamé une formation en patisserie.

Jusqu’ici mes amis ne savaient pas que j’avais le VIH  , mais je voulais parler pour lancer ce message, convaincre ceux qui ont le virus de bien prendre leurs traitements

Quelque 10.000 délégués sont présents à Abidjan pour le 19ème Icasa, qui se tient tous les deux ans et rassemble la plupart des acteurs du secteur en Afrique.

Si le nombre de personnes traitées est passé de 100.000 à 14 millions entre 2000 et 2016 en Afrique, et que la mortalité y a baissé de 50%, “ce n’est pas le moment de baisser la garde”, a rappelé Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida  , malgré la concurrence d’autres problèmes majeurs comme le réchauffement climatique, la montée du terrorisme ou les phénomènes d’immigration.

M. Sidibé a souligné la vulnérabilité des “filles et jeunes femmes en Afrique Subsaharienne”. “Les efforts de prévention doivent être intensifies. Les études montrent que dans certaines parties d’Afrique de l’Est, les filles âgées de 15 à 19 ans représentent 74% des nouvelles infections chez les adolescents et plus de 90% en Afrique australe”.

M. Sidibé a également souligné les “conséquences tragiques” des mariages d’enfants : “le taux d’infection des adolescents mariés est supérieur de 50% à ceux de leurs pairs non mariés”.

De son côté, le Dr Ihab Ahmed Abdelrahman, président de l’ICASA, a lui rappelé qu’il y avait eu 1,8 millions de nouvelles infections dans le monde en 2016 et que l’objectif était de les faire baisser à “moins de 500.000 en 2020”.

Lors de la cérémonie, une trentaine de représentants de la société civile ont brandi pendant quelques minutes des affichettes demandant plus d’argent et d’engagement aux dirigeants. “Fund the fund” (Mettez des fonds dans le Fonds -mondial pour le Sida  ), “Bailleurs ou êtes vous ?” etc… Ces membres d’ONG ont ensuite regagné leurs places sous les applaudissements.


VOIR EN LIGNE : ICASA 2017
Publié sur OSI Bouaké le mardi 5 décembre 2017

 

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