La reconstruction de la riposte haïtienne au sida requiert un soutien international

Publié le 8 mars 2010 sur OSIBouaké.org

L’ONUSIDA   publie un nouveau rapport qui lance un appel en faveur d’une stratégie coordonnée d’aide à Haïti, pays le plus durement touché par le VIH   dans les Caraïbes

L’ONUSIDA   lance un appel en faveur d’une stratégie coordonnée d’aide à Haïti, pays le plus durement touché par le VIH   dans les Caraïbes, pour reconstruire sa riposte au sida   après le tremblement de terre du 12 janvier. A l’issue d’une première évaluation rapide de la situation avec le Ministère de la Santé publique et de la Population, l’ONUSIDA   a publié un document de réflexion intitulé ‘Aider Haïti à reconstruire sa riposte contre le sida  ’. Ce rapport décrit la situation actuelle en Haïti et ce qui pourrait être nécessaire pour répondre aux besoins immédiats et à moyen terme de la riposte au sida  . L’ONUSIDA   continuera de réviser et d’actualiser cette évaluation au fur et à mesure que de nouvelles informations seront disponibles.

« C’est la première fois qu’il y a une catastrophe naturelle d’une telle ampleur dans un pays dans lequel la prévalence du VIH   est élevée » a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA  .

On estime à 120 000 le nombre de séropositifs vivant en Haïti avant le tremblement de terre. L’épidémie haïtienne se transmet principalement lors de rapports hétérosexuels et, selon les estimations, 53 % des personnes vivant avec le VIH   sont des femmes.

Les dommages structurels ont pour l’essentiel été occasionnés dans trois départements (Ouest, Sud-Est et les Nippes) qui abritaient près de 60 % de la population de séropositifs.

« Aujourd’hui, plus d’un million de personnes vivent dans des abris temporaires, ce qui les expose à des risques de violence accrus, notamment la violence sexuelle et sexiste » a ajouté M. Sidibé. « Il faut de toute urgence mettre en œuvre des programmes pour réduire les vulnérabilités au VIH   et garantir la protection des personnes ».

Les trois zones les plus durement touchées abritaient également plus de la moitié des centres de traitement antirétroviral. Les équipes chargées de l’évaluation de la situation ont indiqué que des dispensaires s’installaient de manière improvisée sous des tentes, contribuant ainsi à élargir l’accès au traitement. Toutefois, le Ministère de la Santé estime que moins de 40 % des 24 000 séropositifs sous traitement avant le tremblement de terre avaient aujourd’hui accès aux antirétroviraux.

Les réseaux de personnes vivant avec le VIH   de la société civile et de nombreuses organisations qui fournissent des services en rapport avec le virus ont été affectés par le tremblement de terre et vont devoir être consolidés.

Actuellement, les services et les programmes de prise en charge du VIH   sont interrompus en Haïti – ce qui est dramatique – et nécessiteront un soutien complet et durable pour que le pays retrouve sa dynamique en direction des objectifs d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH  .

Sept actions prioritaires ont été recensées :

  • 1. Reconstruire les systèmes de santé (y compris les services de traitement antirétroviral et de prévention de la transmission mère-enfant)
  • 2. Protéger les personnes déplacées contre le VIH  
  • 3. Reconstruire le réseau national et local de personnes vivant avec le VIH  
  • 4. Appuyer les mesures de protection sociale
  • 5. Relancer les programmes de prévention du VIH  
  • 6. Rétablir des mécanismes complets de coordination de la riposte au sida  
  • 7. Elaborer un mécanisme complet de suivi et d’évaluation.

L’ONUSIDA   travaille actuellement avec ses partenaires pour intégrer la question du VIH   dans le processus d’Evaluation des besoins post-catastrophe et pour s’assurer que les besoins en rapport avec le VIH   recensés soient inclus dans les efforts actuels d’aide humanitaire et dans les plans de reconstruction qui seront prochainement élaborés. La reconstruction du programme national haïtien de lutte contre le sida   devra relier les besoins et la prise en charge actuelle du VIH   par l’aide humanitaire à l’objectif stratégique à plus long terme de reconstruction d’une riposte au sida   encore plus efficace.

Le budget national annuel consacré à la lutte contre le sida   en Haïti s’élevait à US$ 132 millions avant le tremblement de terre. L’ONUSIDA   estime qu’un montant supplémentaire de US$ 70 millions sera nécessaire pour les six prochains mois afin de répondre aux besoins immédiats de la riposte haïtienne au sida  .

ONUSIDA   - Geneve, 26 février 2010

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