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Ouganda : des femmes séropositives accèdent à l’autonomie financière

et peuvent désormais se prendre en charge...


Kampala, 1 mai 2007 - Des femmes séropositives ougandaises arrivent aujourd’hui à subvenir à leurs besoins et à prendre pied dans l’économie formelle du pays grâce à des projets qui leur permettent d’avoir accès au micro-crédit et de monter de petits commerces.

Les membres de l’un de ces projets, « des perles pour la vie », créent des bijoux en perles, qui sont vendus à la fois sur le marché local et aux Etats-Unis. Auparavant, bon nombre des femmes de ce projet luttaient pour trouver de quoi acheter leur nourriture et payer leurs frais d’hôpital.

Plus de 75 pour cent des bénéfices des ventes reviennent directement aux membres du projet, à leur communauté et à d’autres zones appauvries en Ouganda. De nombreuses femmes sont des mères séropositives recrutées via l’hôpital Nsambya dans la capitale ougandaise, Kampala.

Torkin Wakefield, qui a fondé le projet « Perles pour la vie » en 2004, a expliqué à IRIN/PlusNews que le but était de permettre aux femmes de réunir un capital suffisant pour lancer un petit commerce ou suivre des formations professionnelles.

Plus de 95 pour cent des membres ont des comptes d’épargne et parviennent à économiser une part substantielle de leurs revenus.

« C’est maintenant moi qui prend soin de moi-même », a dit Robinah Sanyu, qui a réussi à mettre de côté 300 000 shillings ougandais (173 dollars), 18 mois après avoir commencé à participer au projet. Elle peut maintenant payer son loyer et s’est qualifiée pour un prêt dans une banque de microfinance, pour lancer une entreprise d’élevage de volailles.

Le projet permet aussi d’enseigner des compétences telles que la gestion d’un petit commerce, l’évaluation et la gestion du budget d’un ménage, la rédaction de ses volontés la désignation d’un tuteur pour les enfants.

« Soutenir les personnes vivant avec le VIH   avec seulement des antirétroviraux [ARV  ] n’est pas suffisant », a commenté le docteur Apuuli Kihumuro, directeur de la Commission nationale (ougandaise) de lutte contre le sida  . « Il était aussi essentiel pour les familles affectées par le VIH  /SIDA   d’avoir une source fiable de revenus et un réseau de soutien social ».

Une autre organisation non gouvernementale (ONG) locale, Reach out (Tendre la main), dont plus de 70 pour cent des membres sont des femmes, fournit aux personnes séropositives des prêts pour lancer des petits commerces, à condition que les bénéficiaires suivent leur traitement au centre de santé de l’ONG à Kampala.

Grace Laker, une femme séropositive, n’avait aucune source de revenus il y a quelques années, mais après avoir emprunté, puis remboursé, quatre prêts contractés auprès de Reach out pour monter une petite épicerie à Kampala, elle gagne maintenant plus de 300 000 shillings ougandais (173 dollars) par mois.

Reach out accorde près de 50 prêts chaque mois, pour une moyenne d’environ 113 000 shillings (65 dollars) chacun. Après une période de grâce de 30 jours, les participants sont supposés rembourser les prêts en cinq versements mensuels à un taux d’intérêt de 10 pour cent, mais sans pénalités en cas de retard.

Cela signifie que les prêts sont à hauts risques, mais comme preuve de la détermination des femmes à réussir, l’organisation enregistre un taux de remboursement de 70 à 80 pour cent chaque année.

« Leur santé est notre gage de sécurité », a expliqué Joy Nannyunia, coordinatrice du projet prêt de Reach out.

Environ un million de personnes vivent avec le VIH   en Ouganda, plus de la moitié d’entre elles sont des femmes. Bien que selon les estimations, les femmes contribuent à environ 50 pour cent du Produit national brut, elles gagnent 30 pour cent de moins que les hommes.


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Publié sur OSI Bouaké le samedi 5 mai 2007

 

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