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Le scrutin se termine sur des incidents en Côte d’ivoire


LeMonde.fr avec AFP et Reuters | 29.11.10 |

Le second tour de l’élection présidentielle historique en Côte d’Ivoire entre le sortant Laurent Gbagbo et l’ex-premier ministre Alassane Ouattara s’est déroulé, dimanche, dans un climat de tension marqué par deux morts et des incidents à travers le pays. Quelque 5,7 millions de personnes étaient appelées à voter pour départager les deux hommes, qui avaient obtenu respectivement 38 % et 32 % des suffrages au premier tour le 31 octobre. Exceptionnelle il y a un mois (83 %), la participation devait être nettement en baisse, après une semaine de crispations et des heurts qui avaient fait au moins quatre morts. La Commission électorale a déclaré avoir fini de compter les bulletins mais qu’elle ne rendrait pas le résultat public avant lundi.

Cinq membres des forces de sécurité auraient été tués à Daloa, dans l’ouest du pays, peu avant le début du dépouillement, au moment de la fermeture des bureaux de vote à 17 heures locales (18 heures à Paris), affirme Reuters. Il s’agit de deux policiers, d’un gendarme et de deux soldats, a dit Pascal Affi N’Guessan, directeur de campagne du président sortant Laurent Gbagbo, qui était opposé à l’ex-premier ministre Alassane Ouattara lors du second tour. Selon deux sources proches des services de sécurité, ces hommes ont été tués aux abords de trois bureaux de vote où des Ivoiriens en colère se plaignaient d’être empêchés de voter.

Le parti d’Alassane Ouattara a dénoncé un "empêchement systématique", accusant les partisans de Laurent Gbagbo d’avoir fait en sorte que beaucoup de ses propres électeurs ne puissent voter à Abidjan et dans le centre-ouest notamment. Cristian Preda, chef de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, a confirmé à l’AFP que "dans les zones de l’Ouest et du Sud, il y a eu à plusieurs endroits des barricades, des barrages pour empêcher les gens de voter".

Evoquant "intimidations et contraintes" sur ses électeurs, le camp Gbagbo a jugé que "globalement" le scrutin n’a pas été "transparent" dans la moitié nord, sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces nouvelles depuis le putsch raté de septembre 2002, et où M. Ouattara avait régné en maître au premier tour. La polémique autour du couvre-feu décrété par le président dès samedi a été relancée par son opposant, qui avait assuré de sa levée. Mais Laurent Gbagbo lui-même a démenti, indiquant seulement qu’il serait bientôt "aménagé". Cependant, un communiqué publié dans la soirée n’a donné aucune idée des "aménagements pratiques" décidés en réponse à la Commission électorale indépendante, qui avait demandé un "assouplissement" du couvre-feu.

Arrivé troisième avec 25 %, l’ex-président a voté "tout naturellement" pour Alassane Ouattara, "candidat du RHDP" (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix), alliance qu’ils ont forgée en 2005 après des années de déchirements. Mais le camp Gbagbo estimait que la base de M. Bédié, ancien chef de l’Etat, ne suivrait pas en masse sa consigne de vote


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Publié sur OSI Bouaké le lundi 29 novembre 2010

 

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