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La Thaïlande prête à récidiver sur les licences obligatoires

sous la menace Merck annonce un baisse des prix de 50%


19 février - Après avoir accordé des licences obligatoires pour trois médicaments génériques, dont deux contre le VIH  /SIDA  , la Thaïlande s’est dite prête à ‘casser’ de nouveaux brevet si les firmes pharmaceutiques ne baissent pas leurs prix.

« Si [les grands groupes pharmaceutiques] réduisent le prix de leurs médicaments de manière satisfaisante pour nous, il n’y aura nul besoin d’émettre de nouvelles licences obligatoires », a dit à l’agence Reuters Mongkol na Songkhla, ministre thaïlandais de la Santé.

En novembre, le gouvernement thaïlandais a décidé d’émettre des licences nationales permettant l’utilisation de la version générique de l’Efavirenz, un antirétroviral fabriqué par le laboratoire américain Merck, puis fin janvier du Kaletra, produit par le laboratoire américain Abbott et vendu en Thaïlande 2 200 dollars par an et par patient -un tiers de moins pour la version générique.

Le système de licence obligatoire, prévu dans le cadre des accords de l’Organisation mondiale du commerce, autorise l’utilisation temporaire d’un brevet sans l’accord de son détenteur et permet la fabrication de la formule générique d’un médicament en cas de crise sanitaire ou d’urgence nationale.

Selon M. na Songkhla, plus d’un demi million de Thaïlandais vivent avec le VIH   mais la plupart des 63 millions d’habitants du pays n’ont pas les moyens d’acheter des médicaments sous brevet. La Thaïlande, qui commande pour l’instant ces médicaments génériques en Inde, n’a pas caché son intention de développer ses propres capacités de production locale.

Suite à la décision des autorités thaïlandaises, sans « aucun précédent dans le monde », selon un lobbyiste cité par Reuters, le groupe Merck a annoncé qu’il réduisait de moitié le prix de son produit pour les malades thaïlandais. Une mesure jugée trop tardive par M. na Songkhla, qui a affirmé que la licence obligatoire sur ce médicament ne serait pas annulée, tout en soulignant que les négociations avec les grandes firmes pharmaceutiques étaient devenues « plus facile » depuis novembre.

Réagissant à la décision de la Thaïlande d’accorder des licences obligatoires, des représentants des grands groupes pharmaceutiques ont appelé à un dialogue direct avec les firmes concernées, tandis que les Etats-Unis ont demandé des explications, selon le quotidien français le Monde.


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Publié sur OSI Bouaké le mardi 20 février 2007

 

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