Synt-L’Economiste/Map - Lundi 22 août 2005 - 16h32
Onze millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année dans
les pays en développement, environ 1 million de personnes succombent au
paludisme et plus de 500.000 femmes décèdent au cours de la grossesse
ou en couches, tandis que le SIDA tue trois millions de personnes par
an, déplore l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) dans un
rapport intitulé "la Santé et les objectifs du Millénaire pour le
développement" (OMD ). L’organisation mondiale tire la sonnette d’alarme
faute d’un développement rapide des systèmes de santé dans les pays en
développement, où les maladies, la plupart évitables, selon elle,
continueront à faire de nombreuses victimes.
La réalisation des OMD passe par le renforcement des systèmes de
santé, et pour faire face à cette situation et faire des OMD un succès,
l’OMS préconise une action intégrée portant sur des améliorations dans
tous les domaines publics notamment aux niveaux de la planification des
ressources humaines, de la gestion des finances publiques, des routes
et infrastructures. Malgré une certaine réduction de la pauvreté dans
le monde, il ressort du nouveau rapport, qu’à moins de dix ans de la
date cible de 2015 pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour
le développement, aucune des régions les plus démunies dans les pays en
développement n’est en passe d’atteindre la cible de la réduction de la
mortalité des enfants. Quant à la mortalité maternelle, seuls les pays
où les taux de mortalité sont déjà inférieurs ont enregistré une
baisse, selon le rapport qui relève que l’arrêt de la propagation du
VIH /SIDA et le recul de l’incidence du paludisme et des autres maladies
transmissibles restent des objectifs extrêmement difficiles à atteindre
en Afrique subsaharienne.
C’est l’accès universel à des services de santé généraux qui pourrait
sauver plusieurs millions d’enfants chaque année, souligne dans le
rapport le directeur général de l’OMS , Lee Jong-Wook. La difficulté,
dans de nombreux pays, réside dans le fait de fournir à temps et en
quantité suffisante le personnel, les médicaments, les vaccins et les
informations à ceux qui en ont besoin. Dans nombre de pays les systèmes
de santé censés faire cela n’existent pas ou menacent de s’effondrer,
selon le rapport. L’OMS estime, en outre, qu’il faut au minimum 30 à 40
dollars par habitant et par an pour assurer des services de santé de
base, mais de nombreux pays pauvres investissent beaucoup moins, en
moyenne 10 dollars par habitant et, dans certains pays, pas plus de 2
dollars.
La réalisation de tous les OMD , selon les estimations récentes du
Projet du Millénaire, coûtera 135 milliards de dollars d’aide publique
au développement, chiffre qui atteindra 195 milliards de dollars d’ici
à 2015, précise le rapport. Outre des investissements urgents, les
systèmes de santé nécessitent l’engagement des pays en développement à
plus de transparence et à inscrire la santé parmi les priorités des
plans nationaux et des plans de réduction de la pauvreté, et que les
donateurs s’engagent à mieux coordonner l’aide fournie. A noter que les
chefs d’Etat et de gouvernement se réuniront de nouveau au sommet, du
14 au 16 septembre prochain à New York, pour faire le point sur les
engagements pris dans la Déclaration du Millénaire.