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Fonds mondial contre le sida : le G8 est fini, nous sommes déçus

par Simon Kaboré et Fogué Foguito


Publié sur Rue89 - 10/07/2009 Le G8 est terminé. Nous sommes déçus. Déçus parce qu’il n’y a eu aucune réaction véritable des dirigeants du G8 au regard des vies de millions de malades touchés par le VIH  , la tuberculose et le paludisme, tout juste quelques miettes en rapport aux milliards dont a besoin le Fonds mondial.

Ces miettes sont cependant le fruit des pays comme les USA et l’Italie. Barack Obama avait annoncé une contribution supplémentaire au Fonds mondial de 100 millions de dollars tandis que Silvio Berlusconi a lui promis un apport supplémentaire de 30 millions de dollars.

Alors qu’il manque 3 milliards de dollars au Fonds mondial pour terminer l’exercice budgétaire d’ici 2010, la France est restée invisible et chiche… malgré la place de Mme Sarkozy comme ambassadrice du Fonds mondial et sa tribune dans The Guardian appelant les leaders du G8 à financer le Fonds : force est de constater qu’il y a sujet de divorce entre Nicolas et Carla à ce sujet ….

Déçus car, une fois encore, seuls des engagements ont été annoncés, des chiffres avancés depuis des années, qui à la fin ne veulent rien dire. Jusqu’ici, nous n’avons rien en terme de dépenses concrètes, il n’y a pas de chronogramme précis sur une année, sur six mois, sur vingt ans.

On nous promet 15 milliards pour assurer la culture vivrière… Dans les années 70, il y avait la Révolution verte, les dirigeants des grands pays du monde ont toujours parlé d’accroître l’agriculture vivrière.

Près de 40 ans plus tard, où en est-on ? Ce ne sont que des mots, ils se focalisent là-dessus pour se cacher de la vérité. L’Afrique n’a pas seulement besoin d’agriculture, l’Afrique a besoin de soigner ses malades du sida  , de la tuberculose et du paludisme, priorité directe avec des objectifs mesurables et atteignables.

Il y a 7 millions de malades du VIH  /sida   qui n’ont pas de traitements, ils n’ont rien dit là-dessus, le Fonds mondial de lutte contre le sida   a besoin de 3 milliards pour se renflouer, ils n’ont rien dit non plus.

Nous sommes également choqués de l’accueil qu’on nous a réservé.

Tout au long de ce G8, la presse française est restée sourde à nos préoccupations, complice du mépris de Monsieur Sarkozy, plus attachée à suivre les faits et geste du Président et de la Première Dame.

Preuve nous a été donnée au cours de ce G8 que les militants du Sud ne sont pas les bienvenus là où se discute l’avenir du monde, même dans les cénacles où on décide pour eux.

A chaque fois, on nous a systématiquement refusé le microphone lors de la phase des questions, il a fallu à chaque fois crier et tempêter pour l’avoir. On nous a, la plupart du temps, refusé les accréditations pour les conférences données par M. Sarkozy.

Pour finir, l’essentiel n’était pas de participer mais de faire entendre nos voix, celles des millions de malades. Aujourd’hui, c’est un petit pas avec de modestes moyens que nous avons réalisé, mais c’est un grand pas et une grande première pour les acteurs engagés dans la lutte contre le sida  , la tuberculose et le paludisme.


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Publié sur OSI Bouaké le dimanche 12 juillet 2009

 

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