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Au lendemain des événements de septembre 2002 : inquiétudes

Paris, le 29 septembre 2002 : Courrier de OSI Bouaké aux parrains de Côte d’Ivoire


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Paris, le 29 septembre 2002

Chers parrains,

Vous êtes probablement nombreux à suivre les évènements qui secouent depuis 10 jours la Côte d’Ivoire. Comme nous, vous vous inquiétez de ce qui se passe pour vos filleuls et filleules, pour les aïeules que vous parrainez, pour Penda Touré, la directrice du SAS, et toutes les personnes avec lesquelles nous travaillons sur place. Je partage chaque jour ces inquiétudes et mes questions restent sans réponse : ont-ils pu fuir Bouaké ? Sont-ils en sécurité ? Quand parviendrons-nous à entrer à nouveau en contact ?

Nous sommes tous unis par un lien particulier et fort avec ce pays et la ville de Bouaké. Certains d’entre nous y ont de la famille, d’autres y parrainent depuis longtemps un enfant, certains depuis peu... Mais nous écoutons tous les actualités avec le cœur serré et une grande tristesse. La tristesse d’un gâchis pour ce beau pays, à l’heure où OSI s’apprêtait à développer de nouveaux parrainages avec une association de Korhogo... L’ironie de destin veut que Bouaké et Korhogo soient précisément aux mains des rebelles depuis 10 jours.

De Penda Touré et des enfants du SAS, je n’ai pas de nouvelles pour le moment. Je leur ai envoyé un mail de soutien et d’inquiétude le 22 septembre, c’est-à-dire il y a une semaine, mais celui-ci est bien sûr resté sans réponse. Bouaké est une ville désertée actuellement, l’eau est coupée, et tous ceux qui pouvaient fuir la ville l’ont fait. Le SAS est situé en centre ville, lieu trop dangereux pour être fréquenté... Il est donc très normal que nous n’ayons plus de contact avec eux, d’autant que le réseau des portables est coupé sur Bouaké depuis le premier jour du soulèvement. Nous nous inquiétons tous pour ces enfants comme pour tous les autres qui sont restés sur place, mais nous ne pouvons que faire face à notre impuissance. Quand viendra le temps où nous pourrons rétablir un lien, je vous tiendrais bien entendu au courant.

Aujourd’hui a lieu une réunion des chefs d’États africains à Accra au Ghana pour tenter d’y voir plus clair et de trouver une issue à la crise. Le Président ivoirien sera présent, et il ne nous reste plus qu’à espérer en une volonté partagée de retrouver la paix...


Publié sur OSI Bouaké le samedi 7 mai 2005