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Afrique du Sud : TAC exige la démission de la ministre de la Santé

Zackie Achmat a jeté un pavé dans la mare en exigeant la démission de la ministre de la Santé


JOHANNESBURG, 20 septembre 2006 (PLUSNEWS)

Un activiste de la lutte contre le sida   a semé le trouble en Afrique du Sud, en exigeant la démission de la ministre de la Santé lors d’une conférence qui s’est tenue mardi en présence de la vice-présidente de la république.

« Notre gouvernement nous a négligés. Nous devons dire la vérité. Nous sommes prêts à travailler avec vous [le gouvernement] à tout moment, vous avez ignoré nos lettres, vous ne vous êtes pas adressés à nous, mais nous sommes toujours prêts à parler », a déclaré Zackie Achmat, responsable du groupe de pression Treatment Action Campaign (TAC) à la vice-présidente Phumzile Mlambo-Ngcuka, lors d’une conférence organisée par le Congrès des syndicats d’Afrique du Sud (COSATU en anglais).

Zackie Achmat a exhorté la COSATU à se joindre à lui et à exiger la démission de la ministre Manto Tshabalala-Msimang.

Mais sa requête n’a suscité que le silence parmi les personnes participant à cette conférence, consacrée à la lutte contre la pandémie.

« Je pense que les gens étaient trop surpris pour pouvoir répondre quelque chose », a expliqué un des délégués.

Le TAC est depuis longtemps en désaccord avec la politique menée par la ministre Manto Tshabalala-Msimang. Tout comme le président Thabo Mbeki, elle a été vivement critiquée par la communauté internationale pour ne pas mettre suffisamment de médicaments antirétroviraux (ARV  ) à la disposition des personnes vivant avec le VIH  /SIDA  .

Zackie Achmat a néanmoins reçu le soutien des délégués lorsqu’il a critiqué les démarches entreprises par Phumzile Mlambo-Ngcuka pour rendre plus efficace le Conseil national de lutte contre le sida   d’Afrique du Sud (SANAC en anglais).

« Nous voulons que le SANAC réponde aux exigences de la loi et non au caprice de notre ministre [Tshabalala-Msimang]. Nous voulons qu’un rapport soit adressé chaque semaine à notre Président afin de le tenir informé du nombre de personnes qui sont contaminées [par le VIH  ] et qui suivent actuellement un traitement », a-t-il déclaré aux délégués qui partageaient son point de vue.

Phumzile Mlambo-Ngcuka a tenté de mettre de la distance entre le gouvernement et les dissidents sur le sida  , reconnaissant ainsi que la forte hausse du taux de mortalité enregistrée parmi les jeunes adultes était « probablement liée à l’augmentation des décès causés par le sida  . »

« Il y a des malentendus et des difficultés que nous devons surmonter afin de permettre la réalisation d’une action commune. Il s’agit là du devoir de chacun d’entre nous », a-t-elle déclaré sur un ton conciliant.

La vice-présidente a également souligné qu’ « un mode de vie sain et une bonne alimentation » ne pouvaient pas remplacer un traitement ARV  .

La ministre Manto Tshabalala-Msimang, qui a souvent vanté les mérites d’une bonne alimentation au détriment des médicaments ARV  , a tenté de rétablir la vérité via une déclaration lue par son porte-parole, Sibani Mngadi.

« Le ministère réitère sa position et affirme qu’une bonne alimentation ne remplace pas un traitement ARV  . Les médicaments ARV   prolongent la vie des malades porteurs du virus et le ministère de la Santé fait en sorte que ces médicaments soient disponibles dans au moins 231 centres sanitaires du pays », a-t-elle déclaré.

Jusqu’à présent, la ministre soutenait que la nutrition, avec quelques ingrédients bien choisis, dont l’ail, les betteraves et l’huile d’olive, peut être un traitement au moins complémentaire sinon alternatif aux « médecines occidentales ».

Willie Madisha, président du COSATU, a exhorté le gouvernement à renforcer la réponse nationale face à l’épidémie et à proposer des traitements à au moins 800 000 personnes d’ici 2008.

Selon les résultats d’une étude menée par le Centre de recherche en sciences sociales de l’Université de la ville du Cap, fin 2005, sur les 194 000 personnes qui suivaient une thérapie ARV   en Afrique du Sud, seulement 57,8 pour cent d’entre elles recevaient des médicaments ARV   de la part du gouvernement. L’Afrique du Sud abrite 47 millions d’habitants, dont 5,5 millions de personnes séropositives.


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Publié sur OSI Bouaké le lundi 25 septembre 2006

 

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