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Des activistes sont régulièrement torturés en RD Congo



HRW, Ida Sawyer - 9 Novembre 2018 - L’armée, la police et les services de renseignement enRépublique démocratique du Congo commettent régulièrement des actes de torture sur des activistes politiques et des droits humains, y compris des viols collectifs, des strangulations et des électrochocs, selon un nouveau rapport très détaillé.

Dans ce rapport publié cette semaine, l’organisation Freedom from Torture, basée au Royaume-Uni, documente le recours intensif à la torture dans les lieux de détention en RD Congo, sur la base de documentation médico-légale et d’évaluations psychologiques de demandeurs d’asile congolais au Royaume-Uni.

Freedom from Torture a consulté les rapports d’examens pratiqués par des spécialistes de médecine légale sur 74 Congolais, 49 femmes et 25 hommes, qui avaient été détenus entre 2005 et 2017. La plupart des cas de torture se sont produits depuis 2011, beaucoup datant de l’époque de la dernière élection présidentielle en 2011 et de la récente répression des manifestations pro-démocratie.

Human Rights Watch a également documenté le recours systématique aux arrestations, aux détentions arbitraires et aux mauvais traitements, ainsi que l’usage fréquent de la torture sur des personnes soupçonnées d’être des opposants et des activistes politiques. Au cours des deux années qui ont suivi les élections de 2006, les forces de sécuritéont torturé un grand nombre des quelque 1 000 personnes arrêtées pour leur opposition politique supposée et ont tué environ 500 personnes. Lors des périodes qui ont précédé et suivi les élections de 2011, d’anciens détenus du Camp Tshatshi, une base militaire de Kinshasa, ont décrit comment ils avaient été entièrement déshabillés, violemment arrosés d’eau froide et frappés à maintes reprises par les militaires de la Garde républicaine, y compris avec des gourdins cloutés.

Depuis 2015, quand ont commencé les manifestations contre les tentatives du président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la limite de deux mandats imposée par la constitution, nous avons documenté les arrestations arbitraires d’environ 2 000 dirigeants et partisans de l’opposition politique et activistes pro-démocratie. Beaucoup de ces personnes ont été maltraitées en détention. Dans l’un de ces cas, les forces de sécurité basées dans l’est de la RD Congo ont forcé un activisteà se rouler dans la boue et à se coucher sous un robinet d’eau. Un agent des services de renseignement a alors ouvert le robinet qui a déversé de l’eau dans sa bouche et ses yeux pendant une dizaine de minutes – ce qui est une forme de simulacre de noyade équivalant à de la torture.

Alors que le pays se prépare pour une élection présidentielle prévue pour le 23 décembre, le risque existe que ces méthodes abusives s’intensifient. Les autorités congolaises devraient immédiatement remettre en liberté tous les membres de l’opposition politique et activistes qui sont détenus arbitrairement, autoriser une inspection indépendante des lieux de détention et prendre des mesures pour mettre fin à la torture et aux mauvais traitements. Les individus responsables d’abus devraient être amenés à rendre des comptes. Il est essentiel que les partenaires internationaux de la RD Congo lui signifient clairement qu’il y aura des conséquences – telles qu’une extension des sanctions ciblées – si la torture et les autres abus se poursuivent.


VOIR EN LIGNE : Human Rights Watch
Publié sur OSI Bouaké le vendredi 9 novembre 2018

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