Congo : l’espoir d’une guérison miracle diminue l’observance du traitement ARV

Publié le 1er juin 2006 sur OSIBouaké.org

L’espoir d’une guérison miracle mène des personnes vivant avec le VIH   à abandonner leur traitement antirétroviral (ARV  ) pour se tourner vers des ‘thérapies parallèles’, selon l’enquête d’une ONG congolaise.

Sur les 30 personnes -18 hommes et 12 femmes âgés entre 25 et 40 ans- suivies dans le cadre de cette enquête de l’organisation Serment Merveil, qui travaille en partenariat avec le Conseil national de lutte contre le sida  , 24 ont affirmé avoir eu ou avoir toujours recours à ces ‘thérapies parallèles’, expliquant leur choix par l’espoir d’une guérison totale pour 64 pour cent d’entre eux, le besoin d’obtenir davantage d’effets ou l’inefficacité de leur traitement ARV   pour les autres.

Plus de la moitié des personnes interrogées se sont tournées vers la prière et les rites religieux de délivrance, les autres ont eu recours aux tisanes, à l’urinothérapie ou aux remèdes de tradipraticiens et féticheurs. L’étude a également noté qu’à l’annonce de leur séropositivité, 34 pour cent des personnes interrogées fidèles des églises traditionnelles « se sont converties aux églises du réveil qui promettent la guérison totale aux malades du sida   ».

« Devant l’angoisse d’une mort annoncée par la révélation de la séropositivité, l’instinct de survie pousse des personnes à fantasmer sur une guérison miracle », a expliqué Julien Makaya, président de Serment Merveil. « Ces promesses de guérison ont des conséquences sur l’observance thérapeutique qui prolonge, pourtant, l’espérance de vie : les gens s’égarent et précipitent leur mort. C’est toute la problématique de la prise en charge qui est en jeu. »

BRAZZAVILLE, 31 mai (PLUSNEWS)

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