AIDS 2010 : Signez le déclaration de Vienne contre la criminalisation des UDVI
Publié le 6 juillet 2010 sur OSIBouaké.org
Juillet 2010 - La Déclaration de Vienne
La Déclaration de Vienne est un énoncé qui vise à améliorer la santé et la sécurité communautaires par le biais de l’intégration de preuves scientifiques dans les politiques sur les drogues illicites. Nous invitons les scientifiques, les professionnels de la santé et le public à appuyer ce document afin de porter ces enjeux à l’attention des gouvernements et des organismes internationaux, et de montrer que la réforme des politiques sur les drogues est une question d’importance primordiale à l’échelle mondiale.
Ce document est la déclaration officielle de la XVIIIe Conférence internationale sur le sida (SIDA 2010), qui doit avoir lieu à Vienne, en Autriche, du 18 au 23 juillet 2010. La déclaration a été rédigée par une équipe de spécialistes internationaux et mise en avant par plusieurs des plus importants organismes scientifiques qui œuvrent en politiques sur le VIH et le sida à l’échelle mondiale : la Société internationale sur le sida , le Centre international pour la science dans les politiques sur les drogues (ICSDP) et le Centre d’excellence de la C. B. en VIH /sida .
Vous pourrez lire le texte de la Déclaration, ci-dessous.
La criminalisation des utilisateurs de drogues illicites alimente l’épidémie de VIH et a eu des retombées essentiellement négatives sur la santé et la société.
Nous avons besoin d’une réorientation complète des politiques.
En réponse aux préjudices des drogues illégales sur la santé et la société, un important régime international de prohibition des drogues a été mis en place sous la tutelle des Nations Unies. (1) Des dizaines d’années de recherche ont permis de réaliser une évaluation complète des répercussions du phénomène mondial de « guerre contre la drogue ». Tandis que des milliers de personnes se réunissent à Vienne dans le cadre de la XVIIIe Conférence internationale sur le sida , la communauté scientifique internationale demande que l’on reconnaissance les limites et les préjudices de la prohibition des drogues et réclame une réforme des politiques en matière de drogues afin d’éliminer les obstacles à la mise en place de régimes efficaces de prévention, de traitement et de soins du VIH .
Il existe maintenant des preuves irréfutables (2, 3) que les efforts d’application de la loi n’ont pas réussi à enrayer la disponibilité des drogues illégales dans les collectivités où il y a de la demande. Au cours des quelques dernières décennies, les systèmes nationaux et internationaux de surveillance des drogues ont révélé une tendance générale à la baisse dans le prix des drogues ainsi qu’une tendance à la hausse dans leur pureté – malgré des investissements considérables dans les efforts d’exécution de la loi. (3, 4)
De plus, il n’existe aucune preuve qu’une férocité accrue des démarches d’application de la loi réduit de façon importante la prévalence de la consommation de drogues. (5) Notamment, les données indiquent clairement que le nombre de pays dans lesquels les personnes s’injectent des drogues illégales est à la hausse et que les femmes et les enfants sont de plus en plus touchés. (6) En dehors de l’Afrique subsaharienne, l’utilisation de drogues injectables cause environ le tiers des nouveaux cas d’infection par le VIH . (7, 8) Dans certaines régions où le VIH se répand le plus rapidement, par exemple l’Europe de l’Est et l’Asie centrale, la prévalence du VIH peut atteindre 70 % parmi les utilisateurs de drogues injectables, et dans certaines régions ce groupe compte plus de 80% de la totalité des cas de VIH . (8)
Face à la réalité des preuves accablantes que les efforts d’exécution de la loi ont échoué par rapport à leurs objectifs déclarés, il est important de reconnaître et d’aborder les conséquences nuisibles.
Ces dernières comprennent entre autres les points suivants :
Malheureusement, les preuves de l’échec de la prohibition des drogues relativement à ses objectifs déclarés, ainsi que les graves répercussions négatives de ces politiques, sont souvent niées par ceux qui ont des intérêts cachés dans le maintien du statu quo. (25) Cet état de fait a semé la confusion au sein du public et a coûté d’innombrables vies.
Les gouvernements et les organisations internationales ont l’obligation éthique et juridique de répondre à cette crise en mettant en place de nouvelles stratégies fondées sur des preuves et capables de réduire les préjudices liés aux drogues sans engendrer de nouveaux problèmes.
Nous, les soussignés, demandons aux gouvernements et aux organisations internationales, y compris les Nations Unies, de/d’ :
De plus, nous en appelons au secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki moon, afin qu’il mette en place des mesures d’urgence visant à faire en sorte que les Nations Unies – y compris l’Organe international de contrôle des stupéfiants – s’expriment d’une seule voix pour appuyer la décriminalisation des utilisateurs de drogues et l’adoption de stratégies de lutte antidrogue basées sur des données probantes. (28)
Le fait de baser les politiques antidrogue sur des données scientifiques n’éliminera pas la consommation de drogues ou les problèmes découlant de l’injection de drogues. Cependant, la réorientation des politiques liées aux drogues vers des approches fondées sur des preuves qui respectent, protègent et renforcent les droits humains pourrait éventuellement réduire les préjudices causés par les politiques actuelles et permettrait de rediriger les considérables ressources financières là où on en a le plus besoin, c’est-à-dire dans l’adoption et l’évaluation d’interventions scientifiques de prévention, de réglementation, de traitement et de réduction des préjudices.
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4. World Drug Report 2005. Vienna : United Nations Office on Drugs and Crime ; 2005.
5. Degenhardt L, Chiu W-T, Sampson N, et al. Toward a global view of alcohol, tobacco, cannabis, and cocaine use : Findings from the WHO World Mental Health Surveys. PLOS Medicine 2008 ;5:1053-67.
6. Mathers BM, Degenhardt L, Phillips B, et al. Global epidemiology of injecting drug use and HIV among people who inject drugs : A systematic review. Lancet 2008 ;372:1733-45.
7. Wolfe D, Malinowska-Sempruch K. Illicit drug policies and the global HIV epidemic : Effects of UN and national government approaches. New York : Open Society Institute ; 2004.
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