Sida : l’ONU crée une commission pour lutter contre les discriminations

Publié le 24 juin 2010 sur OSIBouaké.org

AFP, Genève, 24 Juin 2010 - Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et Onusida   ont annoncé jeudi le lancement d’une Commission chargée de faire un état des lieux des lois discriminatoires dans le monde dont certaines entravent considérablement la lutte contre le sida  .

Certaines lois, criminalisant notamment les relations sexuelles entre hommes, les toxicomanes, les travailleurs de l’industrie du sexe, "punissent plutôt qu’elles ne protègent les personnes touchées", déplorent ainsi le Pnud et l’Onusida  .

La commission devrait ainsi permettre de répondre à "l’un des principaux handicaps" de la lutte contre la maladie qui a fait 2 millions de morts en 2008, a expliqué le directeur du programme commun des Nations unies sur le sida   (Onusida  ), le Malien Michel Sidibé.

"Dans de nombreux endroits, ce que j’ai vu est très simple : au lieu d’un accès universel pour lutter contre l’injustice sociale (...), les gens sont confrontés à des obstacles légaux universels", a poursuivi M. Sidibé.

Selon le responsable, 49 pays de la planète ont ainsi des lois criminalisant la transmission ou l’exposition au VIH  . De même, 86 Etats ont établi des législations homophobes, dont 7 considèrent que l’homosexualité est passible de la peine de mort, pour la plupart au Moyen Orient, a-t-il précisé sans vouloir nommer ces pays.

Par ailleurs, l’ONU   a dénombré 52 pays appliquant des restrictions de mouvement aux personnes atteintes du sida  .

Enfin, rappelle M. Sidibé, pratiquement 70% des nouvelles infections au VIH   en Europe de l’Est et en Asie centrale affectent des personnes qui se droguent dont la grande majorité n’ont accès à aucun service car les lois ne les y autorisent pas.

Il est grand temps de "restaurer la dignité de ces personnes et de mettre un terme à ces mauvaises lois", a insisté M. Sidibé.

Pour "remédier aux lois punitives, aux violations des droits de l’homme qui entravent l’efficacité des réponses au Sida  ", la commission est ainsi chargée d’envoyer des experts dans différents pays afin d’y "réunir et échanger des informations" et y organiser des auditions.

Elle doit émettre dans 18 mois des "recommandations" sur des lois offrant un accès universel à la prévention, au traitement et aux soins pour toutes les personnes atteintes par le virus VIH  , soit 33,4 millions de personnes en 2008.

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