Enfants soldats : le Conseil de sécurité appelé à sanctionner les recruteurs

Publié le 18 juin 2010 sur OSIBouaké.org

un.org, 16 juin 2010 – A l’occasion de débats consacrés aux enfants dans les conflits armés, la Représentante spéciale de l’ONU  , Radhika Coomaraswamy, a appelé mercredi le Conseil de sécurité à s’engager en faveur de sanctions fermes à l’encontre, non seulement des organisations étatiques ou non-étatiques qui enrôlent des enfants, mais aussi des individus qui ont tué, mutilé, violé ou abusé sexuellement des enfants.

Le 21 mai dernier, le Secrétaire général de l’ONU  , Ban Ki-moon avait rendu public son Rapport annuel sur les enfants dans les conflits armés. Sur la base de la résolution 1882 votée par le Conseil de sécurité en décembre 2009, le rapport établit la liste des organisations étatiques ou non-étatiques ayant tué, mutilé, violé ou abusé sexuellement des enfants (listes ci-dessous).

« Cette liste associée à la possibilité de sanctions contre les individus devraient dissuader toutes futures infractions », a plaidé Radhika Coomaraswamy devant les membres du Conseil de sécurité.

Radhika Coomaraswamy souhaite que le Conseil s’engage pour le gel des avoirs financiers, la mise en place d’embargos sur les armes et la restriction de mouvements pour les individus soupçonnés de recruter des enfants dans des groupes armés.

Au début du mois de juin, sous l’égide du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), six pays d’Afrique centrale se sont engagés à mettre fin au recrutement d’enfants soldats dans la région, lors d’une conférence à N’Djamena, la capitale du Tchad.

Le Cameroun, le Niger, le Nigeria, la République centrafricaine, le Soudan et le Tchad ont signé la Déclaration de N’Djamena qui renforce les normes internationales sur le sujet, notamment le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) sur l’implication des enfants dans les conflits armés (OPAC), celui sur la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie (OPSC) et les Engagements de Paris (et Principes et Directives de Paris) sur le recrutement et l’utilisation des enfants par des forces et groupes armés.

Ci-dessous, la liste des parties à des conflits citées dans les rapports du Secrétaire général depuis au moins cinq ans : Groupe Abu Sayyaf (Philippines), Armée nationale de libération (Colombie), Forces armées de la République démocratique du Congo, Forces démocratiques de libération du Rwanda, Front des nationalistes et intégrationnistes (RDC), Forces armées révolutionnaires de Colombie, Armée karenni (Myanmar), Armée de libération nationale karen (Myanmar), Armée de résistance du Seigneur (Ouganda), Groupes Maï Maï du Nord-Kivu et du Sud-Kivu (RDC), Front de libération nationale Moro, Nouvelle armée populaire (Philippines), Milices progouvernementales au Darfour (Soudan), Armée populaire de libération du Soudan, Armée nationale (Myanmar), Gouvernement fédéral de transition de Somalie.

Organisations étatiques ou non-étatiques ayant tué ou mutilé des enfants : Milice islamistes Al-Shabab et Gouvernement fédéral de transition en Somalie.

Organisations étatiques ou non-étatiques ayant violé ou abusé sexuellement d’enfants : Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), y compris les unités du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Forces de résistance patriotique en Ituri (FRPI), Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), Armée de résistance du Seigneur (LRA), Groupes Maï Maï du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris les Patriotes résistants congolais (PARECO).

Liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants, en tuent ou en mutilent, et/ou commettent des violences sexuelles sur eux et dont le Conseil de sécurité est saisi :

Afghanistan : Police nationale afghane, Réseau Haqqani, Parti Hezb-i-Islami, Jamat Sunat al-Dawa Salafia, Forces des Taliban, Front de Tora Bora

République centrafricaine : Armée populaire pour la restauration de la République et de la démocratie (APRD), Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), Union des forces démocratiques populaires de Centrafrique (FDPC), Armée de résistance du Seigneur (LRA), Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), Milices d’autodéfense soutenues par le Gouvernement de la République Centrafricaine.

Tchad : Armée nationale tchadienne, Mouvement pour la justice et l’égalité.

République démocratique du Congo : Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Forces de résistance patriotique en Ituri (FRPI), Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), Armée de résistance du Seigneur (LRA), Groupes Maï Maï du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Iraq : Al-Qaida en Iraq

Myanmar : Armée bouddhiste démocratique Karen, Conseil pour la paix de l’Union nationale karen/armée de libération nationale Karen, Armée de l’indépendance kachin, Armée de libération nationale karen, Armée karenni, Front de libération nationale du peuple karenni, Armée de l’Alliance démocratique nationale du Myanmar, Armée du Sud de l’État shan, Armée nationale, Armée unie de l’État wa.

Népal : Parti communiste népalais-maoïste (PCN-M)

Somalie : Al-Shabab, Hizbul Islam, Gouvernement fédéral de transition

Soudan : Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), Armée de résistance du Seigneur (LRA), Groupes d’opposition tchadiens, Forces centrales de police, Milices favorables au Gouvernement, Forces armées soudanaises, Mouvement pour la justice et l’égalité, Mouvement des forces du peuple pour les droits et la démocratie, Armée de libération du Soudan (ALS)/Abu Gasim/Aile principale, Armée de libération du Soudan (ALS)/Free Will, Armée de libération du Soudan (ALS)/faction Minni Minnawi, Armée de libération du Soudan (ALS), a) Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), Armée de libération du Soudan (ALS)/Abdul Wahid, Armée de libération du Soudan (ALS)/faction Unity.

Liste des parties qui recrutent ou utilisent des enfants, en tuent ou en mutilent, et/ou commettent des violences sexuelles sur eux et dont le Conseil de sécurité n’est pas saisi :

Colombie : Armée nationale de libération (ELN), Forces armées révolutionnaires de Colombie-Ejército del Pueblo (FARC-EP)

Philippines : Groupe Abu Sayyaf, Front de libération islamique Moro, Nouvelle armée populaire (NPA)

Sri Lanka : Tamil Makkal Viduthalai Pulikal (TMVP)

Ouganda : Armée de résistance du Seigneur (LRA)

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