Solutions locales pour un désordre global

Publié le 5 mai 2010 sur OSIBouaké.org

Depuis le 7 avril 2010 est sorti le nouveau film de Coline Serreau, "Solutions locales pour un désordre global", coproduit par Colibris. Au-delà des constats qui dérangent, ce film propose des solutions pour permettre à chacun de faire sa part dans la construction de nouveaux modèles alimentaires. Un rendez-vous à ne pas rater ! “Il faut désormais montrer qu’il existe des solutions, faire entendre les réflexions de ceux qui inventent et expérimentent des alternatives !" Coline Serreau

Pendant trois ans, Coline Serreau a parcouru le monde caméra au poing, à la rencontre de femmes et d’hommes de terrain, penseurs et économistes qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre trop longtemps maltraitée.

Quelques citations extraites du film :

"Ceux qui sont en ville peuvent parfaitement se solidariser avec ceux qui sont à la campagne, et ainsi on fait un pont par dessus toute la sphère affairiste. Et l’autonomie c’est le maître mot aujourd’hui." Pierre Rabhi

"La meilleure façon de lutter contre les multinationales quelles qu’elles soient, [...] c’est de s’en passer." Dominique Guillet


Quelques intervenants :

Vandana Shiva

Vandana Shiva

« Ce lien entre le champ et la table, qui permet que la nourriture saine produite à la ferme arrive sur l’assiette de tous, c’est la réinvention de la démocratie car tant que ce lien est rompu, nous ne saurons pas ce que nous mangeons. »

Physicienne et épistémologue, diplômée en philosophie des sciences, Vandana Shiva est l’une des chefs de file des écologistes de terrain et des altermondialistes dans le monde. Elle milite notamment pour la défense de l’agriculture paysanne et biologique face à la politique d’expansion sans limite des multinationales agro-alimentaires et aux effets pervers du génie génétique. Elle lutte contre le brevetage du vivant et la biopiraterie, c’est-à-dire l’appropriation par les firmes agro-chimiques transnationales des ressources universelles, notamment les semences.

Dès les années 80, elle a été très active dans le « Narmada Bachao Andolan » (Mouvement Sauvons le Narmada) qui s’oppose à la construction d’énormes barrages sur la rivière Narmada car ils bouleversent les écosystèmes et imposent à des millions de paysans pauvres de quitter leurs terres.

Vandana Shiva a fondé « Navdanya », association qui oeuvre pour la conservation de la biodiversité et la protection des droits des fermiers. La ferme de Navdanya est une banque de semences modèle, qui a permis à plus de 10 000 fermiers d’Inde, du Pakistan, du Tibet, du Népal et du Bangladesh de redécouvrir l’agriculture « organique » comme on le dit en Inde (une agriculture à mi-chemin entre l’agriculture paysanne et l’agriculture biologique).

Elle est aujourd’hui à la tête de la Commission internationale pour l’avenir de l’alimentation et de l’agriculture.

Parfois qualifiée de « José Bové en sari », elle partage avec ce dernier de nombreux combats et a témoigné à plusieurs reprises en sa faveur, notamment lors du procès de Millau.

Pour relayer son engagement, elle a publié de nombreux ouvrages, comme « Ethique et agro-industrie ou Main basse sur la vie », « Le Terrorisme alimentaire », « La Biopiraterie ou le pillage de la nature et de la connaissance » et aborde la préoccupante question de l’eau dans « La Guerre de l’eau : privation, pollution et profit en 2003 ». L’année suivante, elle reprend le combat avec « La Vie n’est pas une marchandise : la dérive de la propriété intellectuelle ».

En 1993, Vandana Shiva a reçu le « Right Livelihood Award », communément appelé le Prix Nobel alternatif.

http://www.vandanashiva.org/

Pierre Rabhi

« Ceux qui sont en ville peuvent parfaitement se solidariser avec ceux qui sont à la campagne, et ainsi faire un pont par dessus toute la sphère affairiste. Et l’autonomie, c’est le maître mot aujourd’hui. »

Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture écologique. Très tôt confronté à la problématique de l’agriculture intensive et convaincu des impacts de cette pratique sur les écosystèmes, il décide, dans les années soixante, de développer avec sa femme un système expérimental d’agriculture écologique en Ardèche.

Depuis 1981, il transmet son savoir-faire partout dans le monde pour redonner une autonomie alimentaire aux plus démunis et les former à la sauvegarde de leur patrimoine nourricier. En 1985, il crée le premier centre de formation à l’agroécologie au Burkina Faso, en partenariat avec le Point Mulhouse et avec le soutien du président Sankara (aujourd’hui, plus de 90 000 paysans burkinabés pratiquent la technique qu’il enseigne).

Il a initié le CIEPAD (Carrefour International d’Echanges et de Pratiques Appliquées au Développement) en collaboration avec le Conseil Général de l’Hérault et l’a présidé jusqu’en 1998. Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, il est reconnu comme expert international pour la sécurité alimentaire. Il a participé à l’élaboration de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification. Il dirige aujourd’hui l’association Terre et Humanisme et le mouvement Colibris (qui est co-producteur du film) qui a pour vocation d’encourager, valoriser, relier les solutions qui créent un autre futur.

Il a participé à la création de plusieurs autres associations comme les Amanins, les Amis de Solans ou les Oasis en tous lieux.

Désireux de partager son expérience, il donne de nombreuses conférences dans le cadre de l’association Colibris et a publié de nombreux ouvrages dont « L’Offrande au crépuscule », primé par le Ministère de l’Agriculture français, « Graine de possibles » avec Nicolas Hulot, « La part du colibri, Manifeste pour la Terre et l’Humanisme » (Actes Sud). Son nouveau livre « La sobriété heureuse » sera disponible en avril 2010 aux éditions Actes Sud.

http://www.colibris-lemouvement.org/

Lydia et Claude Bourguignon

« On a développé des méthodes qui permettent de remettre les sols debout et de réinstaller des hommes dans des endroits abandonnés. »

Lydia Bourguignon, maitre ès sciences agroalimentaire et Claude Bourguignon, ingénieur agronome (INAPG) et docteur ès sciences microbiologie, ont quitté l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) suite à un désaccord avec les orientations et les thèmes de recherches de cet institut.

Après leur départ, Lydia et Claude ont créé en 1990 leur propre laboratoire de recherche et d’analyses en microbiologie des sols (LAMS). Dans ce laboratoire, ils mesurent l’activité biologique des sols agricoles et constatent que celle-ci ne cesse de baisser à travers le monde ; en Europe, 90 % de leur activité biologique a été détruite.

Ils sont l’auteur du livre « Le sol, la terre et les champs » aux Editions Sang de la Terre, ouvrage de référence en agroécologie.

Claude Bourguignon a été enseignant au premier collège d’agriculture biologique de Malleval. Lydia et Claude sont conférenciers et formateurs en biologie des sols.

Le LAMS (Laboratoire d’Analyse Microbiologique des Sols) est le seul laboratoire de France à faire une analyse physique, chimique et biologique des sols au service des agriculteurs. Là où les autres laboratoires font de l’analyse de terre, le LAMS fait de l’analyse de SOL : la différence est fondamentale. Plutôt que d’analyser des échantillons envoyés par la Poste, l’équipe du LAMS vient sur le terrain et étudie le sol en place. Un ensemble de tests et le passage au microscope permet de cerner précisément la vie du sol. A l’issue de cette première étape, des analyses physiques, chimiques et biologiques sont réalisées au laboratoire sur des échantillons prélevés à différentes profondeurs.

Les résultats de cette étude offrent une double opportunité : l’agriculteur connaît alors son capital sol, et il a tous les atouts en main pour le gérer le plus économiquement et rationnellement possible.

En maîtrisant la vocation de son terrain, l’exploitant va prévoir des rotations de plantes parfaitement adaptées à une qualité optimale du produit et à la pérennité de son rendement.

Si l’analyse de terre se termine toujours par des recommandations d’apports d’engrais, l’analyse de sol, elle, aboutit le plus souvent à la diminution des engrais et des pesticides, voire à leur arrêt, dans la perspective du respect de la terre associé à une meilleure rentabilité.

http://www.lams-21.com/

Devinder Sharma

« Je suis plein d’espoir, la conscience est en train de naître graduellement dans la société. De plus en plus de gens deviennent conscients. Et je pense que là est la réponse. »

Devinder Sharma est ingénieur agronome, analyste des politiques alimentaires et commerciales, journaliste et écrivain. Expert des questions alimentaires, il consacre sa carrière à dénoncer les mythes de l’agriculture industrielle.

Selon lui, le système actuel d’agriculture, appliqué à grande échelle, contraint les paysans à quitter leurs terres pour faire place à l’industrie, en les obligeant à migrer vers les mégapoles indiennes. Il révèle les dysfonctionnements d’un système soutenu par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui prône d’un côté l’ouverture des marchés, et de l’autre une agriculture subventionnée capable d’accorder des subventions pour une vache européenne, trois fois plus élevées que le revenu d’un petit paysan indien !

Il s’insurge également contre le développement des agro-carburants en Inde, censés n’utiliser que des terres en friches, en démontrant que celles-ci sont nécessaires à la subsistance des fermiers. Son analyse le conduit à anticiper les phénomènes migratoires en projetant que 400 millions de personnes en Inde seront des réfugiés de l’agriculture. Il prédit que les 23 % de la population mondiale possédant 76 % des terres ne seront plus que 2 % en 2020, et que les 600 millions d’agriculteurs actuels dans le monde auront disparu. Il prend pour exemple les 27 millions d’agriculteurs américains du début du 20ème siècle qui sont réduits aujourd’hui à 700 000.

Reconnu et récompensé pour ses travaux, Devinder Sharma est très souvent associé à des organisations internationales : il est entre autres, membre fondateur de « Chakriyer Vikas fondation » et fait partie du directoire de « Asia Rice Foundation ». Il préside également un collectif indépendant à New Delhi appelé « Forum for Biotechnology & Food Security ».

Il a écrit récemment trois ouvrages « GATT and India : The Politics of Agriculture », « GATT to WTO : Seeds of Despair » et « In the Famine Trap ». Il anime nombre de débats, conférences et séminaires sur l’agriculture soutenable, pour des publics très divers, en Inde et ailleurs.

http://www.countercurrents.org/gl-sharma260207.htm

Philippe Desbrosses

« On a totalement fondé une agriculture artificielle sur une ressource fossile [le pétrole] dont on sait qu’elle est épuisable, et maintenant quasiment épuisée.. »

Agriculteur, docteur ès sciences de l’Environnement à Paris VII, Philippe Desbrosses est directeur du Centre Pilote de la Ferme de Sainte-Marthe et président d’Intelligence Verte (association pour la promotion de la biodiversité).

Dans sa ferme familiale de Sainte-Marthe en Sologne, il a créé un conservatoire de graines anciennes et un centre de formation pilote en agriculture biologique. Pionnier de l’agriculture biologique en France, il est fondateur et animateur depuis 1973 des principales organisations nationales et internationales liées à l’agriculture biologique.

Dès 1978, il préside aux négociations avec les gouvernements successifs qui ont abouti à l’officialisation et à la certification de l’agriculture biologique en France. Chef de la Délégation Européenne de l’IFOAM de 1985 à 1990 (Fédération Mondiale d’Agriculture Biologique), il a également présidé aux négociations du Règlement Européen AB 2092/91 pour la certification des produits biologiques. Président de la Commission Nationale du Label AB au Ministère de l’Agriculture jusqu’en février 2007, il fut à l’origine de sa création dès 1983. Chargé de mission auprès du Ministre de l’Agriculture, il co-préside un comité de pilotage interministériel pour la mise en oeuvre du programme national de développement de l’agriculture biologique, dans l’optique des accords de Grenelle (triplement des surfaces en cinq ans et introduction de 20 % de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective avant 2012).

Expert consultant auprès du Ministère de l’Agriculture et du Parlement Européen, il participe à l’un des chantiers du Grenelle de l’Environnement.

Depuis le début des années 1990, il organise les Entretiens de Millancay, cycles de conférences et de table-rondes autour de la santé, l’alimentation et des modes de développement durables.

Il est par ailleurs membre du Comité de Veille Ecologique de la Fondation Nicolas Hulot et membre du Conseil d’Administration du Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique (CRIIGEN), présidé par Corinne Lepage.

Il a écrit de nombreux ouvrages, dont « Le krach alimentaire », « Nous redeviendrons paysans », « La terre malade des hommes », « Agriculture biologique : préservons notre futur », « Terre d’avenir : pour un mode de vie durable » et « Alimentation du futur ».

http://www.intelligenceverte.org/Fondateurs.asp

Dominique Guillet

« La meilleure façon de lutter contre les multinationales quelles qu’elles soient, [...] c’est de s’en passer. »

Président fondateur de Kokopelli, association qui milite pour la sauvegarde de la biodiversité des semences, Dominique Guillet a compris depuis toujours que le salut de l’humanité passait par le respect de la terre. A la fin des années 80, il fonde la société Deva, qui produit et commercialise des élixirs floraux.

Il prend alors la décision de lutter contre la confiscation des semences par les industriels en préservant les semences anciennes, et ainsi participer à « libérer la semence et l’humus ». Cet engagement donne naissance à l’association « Terre de semences » qui propose à la vente des centaines de variétés de plantes potagères savoureuses et reproductibles.

Ce nouveau projet dérange, car la production de semences reste la « chasse gardée » d’une poignée de multinationales. Sous les attaques de celui-ci, Dominique Guillet décide en 1999 de transformer « Terre de semences » en « Kokopelli », une association désormais reconnue comme un outil incontournable pour la sauvegarde de la biodiversité. En 2000, Dominique Guillet étend son action à l’Inde. Ainsi, à Auroville, il met en place le centre de production de semences « Annadana ». Ce jardin fournit aujourd’hui des semences à des milliers de familles.

Depuis, l’action de Kokopelli s’est développée, et l’association distribue des semences potagères partout dans le monde, tout en formant de nombreuses communautés villageoises à l’autosuffisance alimentaire. Dominique Guillet traduit également de très nombreux textes et ouvrages fondamentaux en langue anglaise et mène une réflexion très approfondie sur ce qu’il appelle la supercherie incarnée des « nécro-carburants. »

http://www.kokopelli.asso.fr/

Ana Primavesi

« Les OGM, c’est simplement une adaptation des cultures aux terres mortes. »

Ana Primavesi, ingénieur agronome, docteur, professeur en gestion des sols de l’université de Santa Maria (Etat de Rio Grande do Sul), est aujourd’hui retraitée et gère une petite exploitation agricole à Itai (Etat de Sao Paulo). Elle est aussi conseillère scientifique de la FMO (Fondation Mokiti Okada).

Ana Primavesi est l’auteur de 85 travaux scientifiques publiés dans des revues nationales et internationales, de 8 livres scientifiques et techniques (et co-auteur de 3 autres). Elle a participé à l’écriture d’ouvrages publiés en Argentine et édités par l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movement), et a écrit 431 articles dans des revues techniques nationales et internationales. Elle a donné plus de 500 conférences et cours au Brésil, dans toute l’Amérique latine et en Espagne, dans des universités, des instituts de recherche, des associations d’agronomes, etc.

Elle est co-fondatrice des associations suivantes : Agricultura Orgânica do Brasil (AAO), l’IFOAM d’Amérique Latine, Movimento Agro-Ecológico da América Latina (MAELA Movimento Brasileiro de Agro-Ecologia). Membre d’honneur de mouvements agro-écologiques de plusieurs pays d’Amérique latine et d’Europe, elle est titulaire de la chaire d’agroécologie de l’université « Ciego e Ávila » de Cuba, et a reçu le prix bi-annuel de MAELA. Citoyenne d’honneur de l’état du Parana et marraine de 8 groupes d’étudiants, elle a reçu de nombreuses décorations, dont celle du Ministère de l’Agriculture brésilien en 2006.

Parmi ses principaux ouvrages publiés : « Cartilha do Solo », « Manejo Ecológico do Solo : a Agricultura em Regioes Tropicais », « Agroecologia, Ecosfera, Tecnosfera e Agricultura », « Manejo Ecológico de Pragas e Doenças », « Agricultura Sustentavel : Manual do Productor Rural », « Manejo Ecológico de Pastagens ».

« Respecter les sols et savoir les cultiver correctement est la clé de la prospérité et du bien-être de tous. »

http://www.ifoam.org

Antoniets Semen Sviridonovitch

« La mère donne la vie et la terre donne la vie. La terre, c’est un organisme vivant, il faut la nourrir, il faut lui donner la vie, il ne faut pas la tuer. »

A l’époque de l’URSS, Antoniets Semen Sviridonovitch était directeur d’un kholkoze en Ukraine, ces fermes collectives d’état de plusieurs milliers d’hectares. Après la guerre, avec la révolution agricole et industrielle, Moscou lui envoie des produits à mettre dans les champs (dont du DDT) afin de prémunir les plantations contre les maladies, et d’augmenter les rendements. Les femmes qui s’occupent traditionnellement de la terre et des plantations ont donc répandu ces poudres “miracles” et Antoniets Semen Sviridonovitch les a vues tomber malades et développer de graves maladies de peau.

Il a ainsi décidé que, “de son vivant, personne n’utiliserait plus ces produits” et a consacré toute son intelligence et son énergie à développer des techniques culturales respectueuses de la santé des kholkoziens et de la terre qui les nourrit. A l’époque les autorités ont accepté son choix, à condition qu’il tienne le plan. En agriculture bio, non seulement il a tenu le plan mais avait souvent les meilleurs rendements du district. La qualité de ses produits est très appréciée et ses terres ne souffrent pas des aléas climatiques, comme la sécheresse ou les inondations, contrairement aux autres champs traités devenus durs comme de la pierre.

Aujourd’hui, entrée dans un système libéralisé, sa ferme s’étend sur 8 000 hectares et a été certifiée bio par ECOCERT depuis 2006, avec l’aide d’une société franco-ukrainienne, BETEN International, qui aide à faire connaitre l’oeuvre d’Antoniets Semen Sviridonovitch en dehors des frontières de l’Ukraine.

Par son oeuvre, Antoniets Semen Sviridonovitch démontre que l’agriculture biologique peut se pratiquer à grande échelle, dans le cadre d’une agriculture dite “professionnelle”, avec des résultats aussi bons que ceux de l’agriculture conventionnelle. Il est également professeur ès sciences de l’Institut agraire de Poltava, a été cité comme Héros de l’Ukraine et décoré de l’Ordre d’Etat.

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