5ème Conférence Francophone sur le Sida du 28 au 31 mars 2010

Publié le 26 mars 2010 sur OSIBouaké.org

26 Mars 2010 - Sante-Plus.org Francophone VIH  /SIDA   réunira, pour la première fois sur le continent africain, les acteurs de santé, les communautés de patients et les scientifiques, du Nord et du Sud, dans un esprit de solidarité et de partage des expériences. Près de 1 800 travaux venant de 40 pays ont été soumis aux organisateurs.

« L’organisation de cette conférence à Casablanca est le signe de l’appropriation grandissante de la lutte contre le VIH  /SIDA   en Afrique par les acteurs locaux alors même que ce continent reste le plus touché par l’épidémie » déclare le Pr Hakima Himmich, présidente de la 5e Conférence Francophone VIH  /SIDA  . Preuve de la place croissante des échanges Nord-Sud francophones dans la lutte contre le VIH  /SIDA  , cette conférence est portée par l’Alliance Francophone des Acteurs de Santé contre le VIH   (AFRAVIH), association créée en mars 2009.

Au cours des dernières années, d’importants progrès ont été obtenus en matière de lutte contre le VIH  /SIDA   dans de nombreux pays du Sud. Pourtant, l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements, vers lequel se sont engagés les leaders mondiaux en 2006, ne peut devenir une réalité sans que des efforts substantiels soient fournis au plan économique, médical, social et politique. « Or, de cet accès au traitement, conduisant au contrôle de la progression de l’infection virale chez les personnes infectées, dépendent leur survie, leur vie normalisée et leur non-contagiosité » rappelle le Pr Christine Katlama, présidente de l’AFRAVIH.

PÉRENNITÉ des moyens pour lutter efficacement

Alors que les programmes de lutte contre le VIH   dans les pays du Sud dépendent majoritairement des ressources en provenance des grands bailleurs de fonds internationaux, la crise économique mondiale fait peser de lourdes incertitudes sur leur devenir. « Pour la première fois depuis sa création en 2002, le Fonds Mondial a annoncé un déséquilibre entre la demande des pays et les fonds disponibles pour 2010. Quant au PEPFAR   [1], il risque de faire les frais d’un redéploiement des moyens vers d’autres priorités de santé publique » déclare le Pr Jean-Paul Moatti, professeur d’économie à l’Université de la Méditerranée. Il est d’autant plus nécessaire d’inscrire la lutte contre le VIH   dans la durée, qu’elle participe nettement à l’amélioration générale de la santé au Sud. Il est donc urgent de trouver des mécanismes de financement nouveaux et pérennes, à l’image d’UNITAID  , qui permettront de s’affranchir au maximum des décisions politiques.

QUALITÉ du suivi des patients tout au long de la chaîne de soins

En novembre dernier, l’OMS   a émis une série de recommandations préconisant notamment le suivi de la charge virale des patients, seul test permettant aux praticiens de s’assurer de l’efficacité des traitements. « Au Sud, les modalités pratiques de ce suivi sont très difficiles, en dehors des centres les mieux organisés » commente le Pr Gilles Brücker, co-président de la 5e Conférence Francophone VIH  /SIDA  .

Pour assurer la qualité du suivi des patients, les praticiens doivent aussi être formés à l’interprétation des résultats de la charge virale et disposer de toute la batterie de molécules (2ème et 3ème ligne) permettant de faire face aux échecs thérapeutiques. Dans un contexte de chronicité de l’infection à VIH  , l’amélioration de la qualité de la prise en charge des patients impose également une proximité accrue des centres de soins.

Il est nécessaire d’accélérer la décentralisation des systèmes de santé et de favoriser la délégation des tâches pour pallier le manque de ressources humaines auquel sont lourdement confrontés les pays du Sud. Enfin, cette qualité de prise en charge reste très insuffisante dans le domaine de la transmission de la mère à l’enfant. Aujourd’hui encore, 55% des femmes vivant avec le VIH   n’ont pas accès à un traitement antirétroviral au cours de leur grossesse.

ÉQUITÉ dans l’accès à la prévention et aux soins des populations vulnérables

La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH  , la discrimination de certains groupes de population ou les contraintes sociétales qui s’appliquent particulièrement aux femmes sont autant de facteurs d’exclusion qui empêchent un accès équitable aux systèmes de santé. La lutte mondiale contre le VIH  /SIDA   passe par l’amélioration des droits de ces groupes marginalisés, partout où ils sont bafoués. « L’équité dans l’accès universel est avant tout une question politique. Dans ce domaine, le manque de volonté à l’encontre de ceux qui sont légalement ou socialement discriminés est patent. Les ministres de la santé doivent assumer leur rôle : la santé pour tous. Comme dans les pays du Nord dans les années 80, la lutte contre le SIDA   ne progressera que si les sociétés évoluent en parallèle » déclare Eric Fleutelot, Directeur Général Adjoint International de Sidaction. Au-delà d’être seulement une bataille contre un virus, la lutte contre le VIH  /SIDA   est devenue, aussi, une bataille pour les droits de l’Homme

Face au VIH  /SIDA   : la francophonie s’organise avec la création de l’AFRAVIH

Créée en mars 2009, l’association a pour but le développement des échanges, le partage de l’expertise scientifique, la promotion d’actions et de recherche, et le développement des pratiques de santé publique entre acteurs de santé de l’espace francophone. « L’AFRAVIH officialise l’existence de réseaux de collaborations existant depuis de nombreuses années. Elle montre que la francophonie s’organise et qu’elle trouve un champ d’application dans la lutte contre le VIH   » explique le Pr Christine Katlama, présidente de l’association. La 5e Conférence Francophone VIH  /SIDA   incarne cette nécessité.

Du 28 au 31 mars 2010 à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca 19, rue Tarik Ibnou Ziad - Casablanca - Site internet : www.vihcasablanca2010.com

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