Du moratoire à l’abolition : l’Afrique veut sauter le pas

Publié le 5 mars 2010 sur OSIBouaké.org

Coalition contre la peine de mort - 28/2/2010

Cinq leaders africains de la lutte contre la peine de mort se sont réunies pour débattre du passage entre un moratoire sur les exécutions et une véritable abolition de droit.

Ce projet ambitieux se heurte à de nombreux obstacles, comme l’explique Johnson Byabashaija, Commissaire général des prisons en Ouganda. Les communautés sub-sahariennes sont très punitives et rétributives. « Un civil peut être exécuté par la population civile pour le simple vol d’un poulet sans même l’intervention de la justice », avance-t-il. De plus, la majorité des politiques soutiennent la peine de mort.

Mais les cinq sages sont confiants et aiment à rappeler l’exemple du Burundi et du Togo qui ont tout deux aboli la peine capitale en 2009. L’Ouganda et la République démocratique du Congo devraient être les prochains états à franchir le cap de l’abolition en droit. Les différents mouvements abolitionnistes disposent d’une multitude d’outils, à l’image de la Commission africaine des droits de l’homme. Philip F. Iya, membre du groupe de travail sur la peine de mort au sein de cette institution, identifie quatre stratégies : la réforme des lois, l’obtention d’un protocole pour l’abolition, l’assurance que chaque cas soit traité sérieusement et enfin la constitution de dispositions contre la peine de mort par les différents Etats.

« Ces questions ne sont pas prises assez au sérieux, il persiste une grande ignorance et c’est pourquoi des débats de cette nature sont cruciaux », constate Iya. « J’en appelle à cette assemblée afin de soutenir la Commission », poursuit-il. Comme l’explique Liévin Ngondji, président de l’association Culture pour la paix et la justice de la République démocratique du Congo : « Tant que tous les abolitionnistes ne seront pas unis, ne concentreront pas leurs efforts, nous ne pourrons pas avancer. »

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