La prise en charge globale menacée par les plans de restructuration des hôpitaux ?

Publié le 2 mars 2010 sur OSIBouaké.org

le 11/02/2010 - Le Point.fr

Les associations de malades du sida   ne cachent pas leur inquiétude concernant la qualité des soins proposés à l’avenir (elles ne sont d’ailleurs pas les seules). Dans un entretien accordé hier à l’APM, Bruno Spire, le président de l’association Aides estime que le plan de restructuration de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en préparation constitue une menace pour la prise en charge globale des patients atteints par le sida  . Bien que "la réorganisation de l’offre de soins [ne soit pas] illégitime en soi", il dénonce une "opacité complète" au mépris de l’information et de l’avis des premiers intéressés : les malades. Pour mémoire, l’AP-HP doit réaliser 300 millions d’euros d’économies jusqu’en 2012.

"Les transferts de services prenant en charge des personnes vivant avec le VIH  , les fermetures ou les regroupements permettront-ils de maintenir une offre d’accompagnement digne de ce nom (assistantes sociales, psychologues, gynécologues spécialisés dans les questions de VIH   et vie sexuelle ...) ? Il y a fort à parier que non", considère le président d’Aides. Précisant sa crainte de voir "supprimer un certain nombre d’acquis", il a évoqué des cas d’abandon, en province, de consultations gynécologiques dans des services VIH  . "Ces femmes doivent alors prendre leurs propres rendez-vous, avec le risque que les gynécologues ne les reçoivent pas" en raison de leur statut sérologique, a-t-il indiqué.

À Paris, la crainte la plus vive concerne l’Hôtel-Dieu, où est prévue la mise en place d’un service ambulatoire avec une antenne VIH   alors que de nombreux autres services devraient partir. Bruno Spire réclame "un moratoire immédiat" sur ces réorganisations, avec la mise en place d’"une information juste et transparente" vers les patients et d’un calendrier de concertation avec les associations. Dans les cas de suppression, il demande l’assurance de maintenir "une prise en charge globale et de qualité", avec un cahier des charges élaboré avec les coordinations régionales de lutte contre l’infection par le VIH  . Globalement, si elles ne se déclarent pas hostiles aux réorganisations, les associations ne veulent pas qu’elles se fassent au détriment des patients.

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