Elsa Zylberstein cautionne l’exploitation de l’Afrique

Publié le 11 février 2010 sur OSIBouaké.org

OSI Bouaké - SD - 10 février 2010

L’actrice française Elsa Zylberstein devrait choisir ses engagements avec autant de soins que ses rôles. Peut-être n’est-elle pas au courant que l’exploitation des diamants est une plaie ouverte pour l’Afrique, et que, quelle que soit leur provenance, quels que soient les accords signés par les pays exploiteurs, elle justifie de nombreuses guerres, le déplacement de populations, le travail des enfants dans des conditions épouvantables, la dissémination du VIH   dans les zones minières, l’exploitation sexuelle des femmes...

Peut-être n’a-t-elle pas vu "Blood diamants", le film d’Edward Zwick avec Leonardo di Caprio ? Et plus récemment, le spot publicitaire choc du African Diamond Council réalisé par l’agence Young & Rubicam.

Nous y retrouvons un jeune africain criblé de balles à la morgue. Le médecin légiste retire les balles du corps une à une, lorsque l’on s’aperçoit qu’il s’agit en réalité de diamants. Réalisé par Grant De Sousa, le spot s’achève sur cette phrase qui nous demande d’agir : “Tous les diamants ont une histoire, insistez sur la vérité, demandez un certificat”.

Lorsque l’on consulte la liste des pays ayant signé le processus de Kimberley, on comprend rapidement que le certificat "diamant propre" en question ne suffit pas à se laver les mains et la conscience : RDC, Botswana, Centrafrique, Libéria... autant de pays l’ayant signé et pourtant mis à feu et à sang par l’exploitation de leurs ressources minières.

Certes le diamant n’est pas seul en cause, il se partage la responsabilité avec le pétrole, le coltane et autres minerais. Mais si le consommateur occidental a du mal à se passer du pétrole pour se voiture ou du coltane pour son téléphone portable, il pourrait quand même envisager de se passer d’une montre sertie de diamants à 395€ qu’une actrice sans cervelle, sans morale ou simplement mal informée, nous vend à la veille de la Saint-Valentin.

Alors messieurs, si vous aimez votre femme, ne lui offrez pas de diamants, ni de montre à 400€, ni même de roses kenyanes... Emmenez-là au cinéma voir La Fabrique des sentiments, avec Elsa Zylberstein qui est définitivement meilleure comme actrice que comme pancarte publicitaire.

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