Haïti : Québec ouvre les bras

Publié le 25 janvier 2010 sur OSIBouaké.org

Le Soleil - 22 janvier 2010 - Marc Allard

(Québec) Les Québécois d’origine haïtienne auront bientôt plus de facilité à faire venir au Québec des membres de leur famille touchés par le tremblement de terre en Haïti.

La ministre québécoise de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC), Yolande James, a confirmé jeudi qu’elle assouplierait le programme de parrainage, qui restreint pour le moment la définition de famille au conjoint, aux enfants, aux parents et aux grands-parents.

« Le programme fédéral, ça permet juste le niveau ascendant et descendant », a expliqué jeudi au Soleil la ministre James. « Nous, on regarderait le niveau latéral, donc frère et soeur, par exemple. »

Les fonctionnaires du ministère de l’Immigration tentent présentement de déterminer jusqu’où ils pourraient élargir la famille, notamment en ce qui concerne les neveux, les nièces, les oncles et les tantes.

Yolande James souhaite que ces balises soient fixées rapidement pour que le nouveau programme de parrainage se mette en branle le plus vite possible. Mais elle n’était pas en mesure de préciser un échéancier, jeudi.

Quota d’immigration

Malgré l’assouplissement du programme de parrainage, précise la ministre James, le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles n’a pas l’intention de dépasser son quota d’immigration, établi entre 52 000 et 50 000 personnes en 2010. Le gouvernement québécois devra donc diminuer le nombre d’immigrants qu’il accueille en provenance d’autres pays.

« C’est sûr que si on augmente le nombre d’Haïtiens, il va en avoir moins [d’immigrants] d’ailleurs. Ça, c’est clair », dit Mme James.

Avant de donner le feu vert à une demande de parrainage, le gouvernement québécois s’assure normalement que les familles d’accueil ont la capacité de payer entre autres pour le logis et la nourriture du nouvel arrivant.

Mais dans les circonstances exceptionnelles du tremblement de terre en Haïti, le MICC envisage aussi la possibilité d’autoriser des tiers à se porter garants d’un sinistré haïtien qui a de la famille au Québec.

À Ottawa, le ministre fédéral de l’Immigration, Jason Kenney, a réitéré jeudi matin qu’il était contre un assouplissement des règles d’immigration pour faciliter la réunification des familles haïtiennes, comme lui demandait le Québec. Il s’est défendu en expliquant qu’il devrait accorder le même privilège à tous et pas seulement aux Haïtiens.

Mercredi, le ministre Kenney avait toutefois rencontré la ministre James et convenu avec elle que le Québec pouvait agir seul en vertu d’une clause concernant les crises humanitaires dans l’Accord Canada-Québec sur l’immigration.

Cette clause permet au Québec d’émettre un certificat de sélection à un membre de la famille d’un Québécois d’origine étrangère qui ne fait partie de la famille telle que définie dans la loi d’immigration canadienne.

Le pouvoir assorti à cette clause est habituellement exercé au cas par cas, mais c’est la première fois qu’il est utilisé pour un important groupe de population, explique Claude Fradet, porte-parole du MICC.

Les Québécois d’origine haïtienne qui veulent faire une demande de parrainage pour leur conjoint, leurs enfants, leurs parents ou leurs grands-parents doivent suivre la procédure habituelle en s’adressant à Citoyenneté et Immigration Canada, précise M. Fradet. Ceux qui bénéficieront des mesures d’exception québécoises devront faire une demande auprès du MICC.

imprimer

retour au site