Délégation des tâches et nouvelles technologies, éléments clés pour la PTME

Publié le 27 janvier 2010 sur OSIBouaké.org

Nairobi, 26 janvier 2010 (PLUSNEWS) - Les professionnels de santé non conventionnels et les nouvelles technologies joueront un rôle fondamental dans les efforts déployés pour « éliminer presque totalement » la transmission mère-enfant (TME) du VIH  , a dit Michél Sidibé, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le sida  , ONUSIDA  .

« Nous ne pouvons attendre que les professionnels de santé les plus qualifiés aient achevé leur formation pour renforcer nos capacités de lutte contre la TME », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale kényane, Nairobi. « Nous devons exploiter les capacités non conventionnelles dont nous disposons afin de favoriser l’élargissement de l’accès aux services de santé ».

M. Sidibé et Jeffrey Sachs, conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, pour les Objectifs du Millénaire pour le développement, viennent de conclure une visite au village du Millénaire de Sauri, dans l’ouest du Kenya. Ils souhaitaient en effet évaluer les progrès réalisés dans le cadre d’une initiative commune de l’ONUSIDA   et du Projet Villages du Millénaire afin de renforcer les services de prévention de la transmission mère-enfant (PTME  ) à l’échelle du village, en créant des zones « sans TME ».

Initiée en septembre 2009, cette collaboration vise à « faire disparaître presque totalement » la transmission mère-enfant dans 14 Villages du Millénaires répartis dans 10 pays africains, à l’aide des infrastructures, des capacités humaines et des ressources techniques existant dans les villages, afin de renforcer sans tarder les services de santé spécifiquement dédiés aux familles et aux communautés.

« Lors de notre visite à Sauri, nous avons constaté qu’une utilisation extrêmement efficace était faite de ressources limitées, telles que les SMS [messages textes par téléphone mobile], utilisés pour identifier et aider les personnes ayant besoin de services médicaux », a ajouté M. Sidibé. « Il nous faudra conjuguer ces nouvelles technologies et la délégation des tâches, une stratégie consistant à transmettre aux habitants des compétences médicales fondamentales, pour renforcer dans les plus brefs délais les efforts de PTME   ».

Une étude actuellement menée au Kenya afin d’évaluer l’efficacité des technologies de téléphonie mobile dans la prise en charge médicale des personnes sous antirétroviraux (ARV  ) a révélé qu’il était acceptable et sensiblement moins onéreux de recourir à la communication SMS entre les patients et les professionnels de santé plutôt que de financer le transport vers les hôpitaux pour les examens cliniques.

D’après M. Sachs, le recours à des professionnels de santé au sein même des communautés sera également déterminant pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement associés à la PTME  , à savoir l’objectif 4, réduire la mortalité infantile, l’objectif 5, améliorer la santé maternelle, et l’objectif 6, combattre le VIH  /SIDA  , la tuberculose, le paludisme et d’autres maladies.

« A titre d’exemple, nous envisageons d’intégrer les sages-femmes ayant reçu une formation conventionnelle aux efforts de PTME  , dans le cadre d’une mobilisation en faveur d’une application adéquate de la médecine », a-t-il expliqué. « En Inde, il existe désormais un diplôme de médecine d’une durée de trois ans et demi, car ils ont pris conscience de la nécessité d’accélérer la formation pour accroître le potentiel des ressources humaines ».

La transmission mère-enfant du VIH   reste l’une des principales causes de décès chez les nourrissons et les jeunes enfants d’Afrique subsaharienne ; en 2008, 390 000 nourrissons de la région ont contracté le VIH   par leur mère.

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