Cambodge : Khieu Samphan, ex-chef de l’Etat khmer rouge, inculpé de génocide

Publié le 21 décembre 2009 sur OSIBouaké.org

Anne-Laure Porée, RFI, 18 Decembre 2009 - Après Ieng Sary, ancien ministre des Affaires étrangères, et Nuon Chea, ancien bras droit de Pol Pot, l’ancien président khmer rouge Khieu Samphan vient d’être inculpé pour génocide. Khieu Samphan a été à la tête de l’Etat entre 1976 et 1979. Pendant cette période, plus du quart de la population cambodgienne a péri, mort de faim, de fatigue, de maladie ou victime d’exécution.

Les juges d’instruction ont notifié ce vendredi 18 décembre à Khieu Samphan, 78 ans, qu’il était inculpé de génocide en plus d’être accusé de crimes contre l’humanité et violations graves des conventions de Genève. Comme pour Ieng Sary et Nuon Chea, les faits de génocide concernent les Vietnamiens et les Chams, qui sont des Cambodgiens musulmans.

Khieu Samphan, qui a suivi une partie de ses études en France dans les années 50, a occupé les fonctions de chef de l’Etat jusqu’à la chute du régime khmer rouge en 1979. Resté fidèle au mouvement, il ne fait allégeance au gouvernement cambodgien que fin 1998, huit mois après la mort de Pol Pot.

Son avocat français, et ami, Jacques Vergès, déclarait en début de semaine que Khieu Samphan incarne « le mythe du bouc émissaire ». Il répète volontiers que les puissances occidentales sont responsables de ce qui s’est passé au Cambodge.

Khieu Samphan, lui, clame qu’il ignorait la réalité du Kampuchéa démocratique et qu’il n’a jamais eu d’autre volonté que de défendre l’indépendance de son pays.

La semaine prochaine, Ieng Thirith, ancienne ministre des Affaires sociales, doit rencontrer les magistrats. Peut-être pour être elle aussi inculpée de génocide dans un procès attendu début 2011.

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