Pas assez de progrès dans le VIH pédiatrique

Publié le 2 décembre 2009 sur OSIBouaké.org

Johannesbourg, 1 décembre 2009 (PLUSNEWS) - Certains progrès ont été faits dans la réduction de l’impact du VIH  /SIDA   sur les enfants et les jeunes, mais un trop grand nombre d’enfants sont toujours infectés alors que cela pourrait être évité, et reçoivent peu ou pas de traitement, de soins et de soutien.

Ce sont les conclusions du rapport « Enfants et sida   : Quatrième bilan de la situation, 2009 », publié le 30 novembre par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en partenariat avec le Programme Commun des Nations Unies sur le sida   (ONUSIDA  ), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS  ) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

Le rapport annuel examine les signes de progrès dans quatre domaines clés en 2008 : prévention de la transmission mère-enfant (PTME  ), le traitement et les soins pour le VIH   pédiatrique, la prévention du VIH   parmi les adolescents et les jeunes, et la protection et le soutien des enfants infectés par le VIH   et le sida  .

Le progrès le plus significatif a été réalisé dans le domaine de la transmission mère-enfant, avec un taux de 45 pour cent des femmes enceintes séropositives recevant un traitement par antirétroviraux (ARV  ) pour limiter le risque de transmission du VIH   à leurs enfants ; le chiffre était de 24 pour cent en 2006.

Plusieurs pays avec un taux élevé de prévalence VIH   ont étendu leur couverture PTME   à la plupart des femmes enceintes ayant besoin d’un traitement : 73 pour cent en Afrique du Sud, 91 pour cent en Namibie et 95 pour cent au Botswana. D’autres pays sont à la traine : au Nigeria, seulement 10 pour cent des femmes enceintes séropositives ont été dépistées et traitées pour prévenir la transmission à leurs bébés.

Les pays qui ont le mieux réussi à élargir l’accès à la PTME   ont inclus leurs programmes dans des services de santé maternelle et infantile, a noté le rapport.

Le même jour, l’OMS   a publié de nouvelles recommandations pour la PTME   qui comprennent la délivrance d’un traitement ARV   à toutes les femmes séropositives à partir de la 14e semaine de grossesse jusqu’à la fin de l’allaitement. Ces nouvelles directives devraient permettre de diminuer encore davantage le nombre d’enfants infectés.

« Dans de nombreux pays à hauts revenus, le VIH   pédiatrique a été pratiquement éliminé », a commenté le docteur Margaret chan, directrice générale de l’OMS  . « Cela montre ce qui est possible ».

Approximativement 38 pour cent des enfants vivant avec le VIH   recevaient un traitement par ARV   en 2008 - une amélioration de presque 40 pour cent par rapport à 2007 - mais c’est toujours moins que le pourcentage d’adultes séropositifs étant traités.

Sans diagnostic ni traitement, la mortalité liée au sida   chez les enfants est la plus forte durant les deux premiers mois de vie, mais globalement seuls 15 pour cent des bébés étaient dépistés pour le VIH   avant d’avoir atteint l’âge de deux mois.

Le rapport a signalé que même un diagnostic de séropositivité ne garantissait pas le fait que l’enfant reçoive un traitement. L’étude de la Fondation Clinton portant sur huit pays a montré que 53 pour cent des mères séropositives et leurs enfants n’étaient pas suivis après la naissance.

La situation des enfants orphelins ou rendus vulnérables par le VIH  /SIDA   s’est peu améliorée en 2008, seul un foyer sur huit s’occupant de ces enfants reçoit une assistance médicale, financière ou éducative.

Les ministères de la protection sociale en manque de financement et en sous-effectif se battent pour fournir des services aux enfants affectés par le sida  , laissant les organisations communautaires ou de bienfaisance essayer de combler les lacunes. « La crise économique actuelle, si elle se prolonge, va probablement aggraver ces problèmes à moins que des efforts ne soient entrepris pour atténuer son impact », a avertit le rapport.

Malgré de modestes améliorations de la connaissance du VIH   et de sa prévention chez les jeunes, les personnes âgées de 15 à 24 ans représentent toujours 45 pour cent des nouveaux cas d’infections chez les adultes en 2008, et les filles en Afrique subsaharienne sont les plus durement touchées.

Le rapport conclut que les investissements dans la prévention et le traitement du VIH   et du sida   chez les femmes et les enfants ont été rentables, mais ils ont besoin d’être soutenus et utilisés plus judicieusement. Les programmes devraient être factuels, et constamment surveillés et évalués quant à leur impact.

« Les enfants ont le droit de naître sans VIH   », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA  . « Aucun coût n’est trop élevé pour sauver des mères et des bébés ».

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