Quelle hospitalité pour la folie ? Programme de la prochaine Nuit sécuritaire
Publié le 26 novembre 2009 sur OSIBouaké.org
La Nuit sécuritaire - 26 novembre 2009
Non :
"La Parole Errante à la Maison de l’Arbre", 9 rue François Debergue 93100 - Montreuil-sous-Bois, Metro Croix de Chavaux.(métro ligne 9).
Collectif des 39… …contre la nuit sécuritaire
Au programme : la question de l’industrialisation de la santé, l’évaluation, les protocoles, la déshumanisation, puis un temps sur les soins contraints et les dérives sécuritaires, l’usage systématisé des chambres d’isolement et enfin la réflexion sur les moyens de résistance, de coordination, pour défendre nos pratiques cliniques.
Preprogramme de la journée du 28 novembre
9h : Présentation "une politique pour la folie" par Guy Dana
Invité : Serge Portelli
Présidente de séance : Marie Cathelinau
Intervenants : Béatrice Benattar, Antoine Machto, Philippe Bichon, Elie Winter
Discutant : Michaël Guyader
Invité :Yves Clot
Président de séance : Patrick Chemla
Intervenants : Serge Klopp, Bénédicte Maurin, Hervé Bokobza, Bruno Tournaire-Bacchini
Invité : Patrick Coupechoux
Discutant : Roger Ferreri
Présidente de séance : Alexandra de Séguin
Président de séance : Mathieu Bellahsen
Invités : Jean Pierre Martin (politique de la peur), Remi Pottier (Appel des appels)
1- Intercollectifs : politique de la peur et appel des appels
2- Collectifs des 39 : les 39 du 93, Val de la Folie, 17/89, Reims, Oise…
3- Perspectives : Actions menées, réflexions en devenir (et vice versa)
Toutes les tables rondes seront suivies d’un débat avec la salle... jusqu’à 18h
Depuis plusieurs mois, un mouvement se construit au sein de la psychiatrie. Pour sa part, le collectif des 39 a élargi son action au-delà de la condamnation du discours sécuritaire. Lors des nombreux forums et rencontres organisés, nous avons pu constater la présence d’un engagement fort au sein des personnes confrontées au soin psychique ainsi qu’une importante volonté de résistance. De multiples témoignages ont montré une indignation massive vis-à-vis des conditions dans lesquelles se pratique la psychiatrie aujourd’hui, manifesté une exigence de modifier les pratiques quotidiennes, de sortir de l’isolement afin d’opérer une mise en commun. Pour prendre acte de ce tournant et l’élargir, nous avons décidé d’organiser une rencontre nationale le samedi 28 novembre à Montreuil (La Parole Errante à la Maison de l’Arbre).
Il s’agirait de questionner ce qui est en jeu à travers l’ensemble des « réformes » qui voudraient s’imposer, à savoir la réduction des « usagers de santé mentale » à une somme de conduites déviantes à corriger, impliquant en miroir la réduction du rôle de soignant à une somme de fonctions : celle de technicien, d’agent administratif, d’agent du maintien de l’ordre public… Déplaçant ainsi les priorités du soin psychique sur un pôle gestionnaire et sécuritaire, au détriment de la dimension thérapeutique relationnelle, aboutissant à cette situation paradoxale de créer une nouvelle génération de soignants dont la priorité n’est plus de soigner.
Cette exigence de « modernité » et de « réalisme » ne conduirait-elle pas à une réactualisation de pratiques passéistes, telles que le tri, la mise à l’écart, l’enfermement irréversible des populations « marginales », au sein de laquelle les « néo-soignants » reproduiraient une version contemporaine des antiques « gardiens de fous » ?
La seule position lucide et réaliste en psychiatrie est-elle celle qui nous est prescrite par les réformes en cours ? Ou nous est-il possible d’envisager avec sérieux une position soignante rénovée, fondée sur le soin relationnel, la rencontre singulière et le travail collectif ?