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Publié le 4 septembre 2009 sur OSIBouaké.org

Libération - 04/09/2009 - Editorial - François SERGENT

En incendiant le consulat de France à Port-Gentil, capitale économique du Gabon, et en s’en prenant aux filiales de Total et de Schlumberger, les opposants à Bongo fils ont envoyé un message très clair à Sarkozy et Kouchner. On se souvient que le président français, après avoir juré d’en finir avec la Françafrique, avait réservé sa première visite en Afrique à Omar Bongo, inamovible dictateur de son pays qu’il a, lui et sa famille, allègrement pillé pendant quarante ans.

Le même Sarkozy avait aussi offert à Omar Bongo la tête de son secrétaire d’Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, coupable d’avoir critiqué le dynaste gabonais. Quant à Kouchner, il a sans état d’âme cachetonné pour ce régime. Il avait ainsi commis un « rapport » sur le service de santé de ce pays potentiellement riche mais dont la population est condamnée à la pauvreté.

On peut comprendre, dans ce contexte incestueux, les réactions de la rue gabonaise, pour qui Paris, au nom de ses intérêts politiques et mercantiles, a choisi Ali Bongo. La France va-t-elle une nouvelle fois accepter cette mascarade démocratique et adouber les fraudes du clan Bongo ? Quelle peut être la crédibilité de la diplomatie française dans cette région du monde qui veut échapper aux conjurations de l’histoire et du néocolonialisme si Paris avale tricheries et violences.

Comme le disait Sarkozy lui-même dans son discours de Dakar, s’adressant à la jeunesse africaine : « Si vous choisissez la démocratie, la liberté, la justice et le droit, alors la France s’associera à vous pour les construire. »La jeunesse, pour l’heure, attend le soutien de la France.

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