Une nouvelle forme de VIH identifiée par des chercheurs français

Publié le 2 septembre 2009 sur OSIBouaké.org

Libération, 03/08/2009 à 13h06 (mise à jour à 15h17)

L’étude du génome complet de ce nouveau variant du VIH   a permis d’établir qu’il s’agissait d’un nouveau groupe, très proche du virus découvert récemment chez le gorille.

Une équipe de virologues français a identifié un nouveau variant du VIH   de type 1, virus à l’origine de la majorité des cas de sida  .

Très proche du virus découvert récemment chez le gorille, ce nouveau type a été détecté en 2004 chez une femme d’origine camerounaise de 62 ans par l’équipe de Jean-Christophe Plantier (du laboratoire associé au Centre national de référence du VIH  , Centre hospitalier de Rouen). Un nouveau variant, appelé groupe P

Le nouveau variant semble être le prototype d’un nouveau groupe rare du type VIH  -1, appelé groupe P par les chercheurs. Il existe deux types de virus du sida  , le VIH  -1, majoritaire, et le VIH  -2 peu fréquent. Le VIH  -1 est divisé en trois groupes : M, à l’origine de la pandémie mondiale et deux autres groupes très rares, O et N.

Les chercheurs ont d’abord pensé que ce nouveau variant pouvait appartenir au groupe O, mais l’étude de son génome complet (séquençage) a permis d’établir qu’il s’agissait d’un nouveau groupe. "C’est une souche qui se traite"

L’impact de ce nouveau groupe P reste rare et pourrait se situer sensiblement au même niveau que le groupe O, qui représente 1% des cas au VIH   au Cameroun et une centaine de patients en France, selon Marie Leoz, l’une des chercheuses. Des cas rares, mais "à ne pas négliger parce que ce genre de variant pose des difficultés diagnostic et thérapeutique", souligne Marie Leoz.

La patiente chez qui le nouveau variant a été identifiée "va bien". "Sur la base du séquençage, on a pu déterminer quels étaient les traitements adéquats par rapport aux mutations qu’elle présentait et elle a très bien répondu", a indiqué la chercheuse. "C’est une souche qui se traite".

"Il y a peu de chance que cette patiente soit le premier cas, étant donné notamment son mode de vie", a-t-elle estimé. Elle aurait reçu sa souche d’autres personnes, "certainement au niveau du Cameroun". "C’est donc là où il faut qu’on cherche de nouveaux cas", a-t-elle poursuivi.

"La découverte de cette nouvelle lignée met en lumière la nécessité de surveiller de près l’émergence de nouveaux variants du VIH  , particulièrement en Afrique centrale, à l’origine de tous les groupes du type VIH  -1", soulignent les chercheurs.

Les résultats de leurs travaux sont publiés dimanche dans Nature Medicine.

(Source AFP)

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