Soudan : Les rebelles de la LRA sèment toujours la terreur au coeur de l’Afrique

Publié le 25 août 2009 sur OSIBouaké.org

Angola Press - 23/08/09 - 14:24

Juba- Genekpio pêchait avec des amis lorsque les rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) l’ont capturé pour en faire un esclave au sein de leur guérilla qui sème la terreur au coeur du continent africain.

"Je pensais qu’ils allaient me tuer. J’étais terrifié, je n’arrivais plus à parler", souffle Genekpio Kumbayo, enlevé en décembre à Faraj, un village de la Province orientale dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), près de la frontière avec le Soudan.

"Ils m’ont forcé à porter leur équipement pendant cinq mois. Je n’avais pas le choix, j’étais devenu leur esclave. Ils nous forçaient à avancer dans la forêt, à travailler dur", se souvient l’adolescent de 16 ans qui s’est enfui au Sud-Soudan en avril lors d’une attaque de l’armée ougandaise sur la LRA.

L’Armée de résistance du seigneur (LRA) - un mouvement rebelle mystique - est active depuis deux décennies dans le nord de l’Ouganda et dans les pays voisins où elle commet des exactions et a forcé le déplacement massif de population.

Depuis la fin 2008, plus de 230.000 personnes ont fui leurs villages dans le Sud-Soudan en raison des attaques de la LRA, selon l’ONU  . Et plus de 25.000 Congolais et Centrafricains se sont réfugiés au Soudan après des violences de la LRA dans leur pays.

Une vaste opération militaire lancée conjointement cette année par la RDC, l’Ouganda et le Sud-Soudan contre la LRA et son chef Joseph Kony n’a pas réussi à neutraliser le groupe rebelle.

"La LRA continue de faire des ravages. Le portrait n’est pas rose.

La violence se poursuit en RDC et en République centrafricaine ce qui pourrait faire augmenter le nombre de réfugiés", explique Lise Grande, chef des opérations humanitaires de l’ONU   au Sud-Soudan.

Selon cette dernière, plus de 180 personnes ont été tuées au Sud-Soudan par la LRA depuis juillet. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dénombré 55 attaques menées le mois dernier par des rebelles ougandais dans le nord de la RDC.

"La peur augmente, des parents refusent même d’envoyer leurs enfants à l’école parce qu’ils craignent les attaques de la LRA", souligne Katharine Derderian, qui rentre d’une mission en RDC pour l’ONG Médecins sans Frontières (MSF  ).

De hauts dirigeants de la LRA sont sous le coup d’un mandat de la Cour pénale internationale (CPI  ), accusés d’avoir enrôlé des enfants-soldats, d’avoir utilisé des esclaves sexuels et d’être responsables de la mort de dizaines de milliers de personnes.

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