Une tribu de Bornéo se mobilise contre la déforestation

Publié le 30 juillet 2009 sur OSIBouaké.org

Survival International, 30 juillet 2009

Des chasseurs-cueilleurs penan de Bornéo ont érigé de nouveaux barrages routiers pour empêcher la destruction de leurs dernières forêts par les compagnies d’exploitation forestière. Survival International appelle à la reconnaissance de leurs droits territoriaux et à l’arrêt immédiat de toute exploitation de leurs terres menée sans leur consentement.

Des dizaines de Penan armés de sarbacanes et de lances ont érigé des barrages sur les routes construites par les compagnies forestières au cœur de leurs forêts. Les manifestants exigent la fin de la déforestation de leurs terres.

La police malaisienne est présente sur les sites des barrages, mais aucune arrestation n’a pour l’instant été rapportée.

Un porte-parole penan a déclaré à un représentant de Survival : « Cette petite parcelle de forêt est le dernier endroit où nous pouvons chasser et trouver de la nourriture. Il ne reste presque plus rien de nos anciennes forêts. La nuit dernière, je suis allé chasser mais je suis rentré bredouille. Si nous ne pouvons pas sauver ce petit morceau de forêt, nous n’aurons plus de quoi nous nourrir. »

Les Penan vivent au Sarawak, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. Ils luttent depuis plus de vingt ans pour empêcher les compagnies de détruire leurs forêts et de polluer leurs rivières. Certains y sont parvenus, mais beaucoup d’autres ont vu disparaître, avec leurs forêts, la faune et la flore dont ils dépendent étroitement pour leur subsistance.

Aujourd’hui, dans les zones où tous les arbres de valeur ont déjà été abattus, les compagnies achèvent de défricher la forêt pour y planter des palmiers à huile. L’huile de palme est utilisée pour produire des biocarburants et est un composant de nombreux produits alimentaires et cosmétiques.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : « L’exploitation forestière et les plantations de palmiers à huile privent non seulement les Penan de leurs forêts, mais également de leur nourriture et de leur eau. Il est urgent que le gouvernement malaisien reconnaisse les droits territoriaux des Penan et cesse d’autoriser les compagnies à s’emparer de leurs ressources naturelles ».

La compagnie malaisienne Samling, de triste notoriété, opère dans la région de Long Daloh, et une filiale de la compagnie KTS mène ses activités dans celle de Ba Marong.

Miriam Ross, chargée de campagne pour Survival, s’est rendue chez les Penan cette année ; elle est disponible pour interview.

Pour plus d’information sur les Penan : http://www.survivalfrance.org/peuples/penan

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