Afrique/sida : "succès" mais pas de soins universels en 2010

Publié le 23 juillet 2009 sur OSIBouaké.org

Addis Abeba - L’Afrique enregistre d’"extraordinaires succès" dans la lutte contre le VIH  -sida  , mais l’accès universel aux soins prévu pour 2010 sera retardé faute de fonds suffisants, selon le directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida  , la tuberculose et la malaria.

"Nous n’atteindrons pas l’accès universel en Afrique en 2010, mais d’ici là nous aurons connu des succès extraordinaires", a affirmé jeudi à l’AFP le directeur exécutif du fonds, Michel Kazatchkine, en visite de trois jours en Ethiopie.

Les pays industrialisés du G8 s’étaient engagés en 2005 à aider l’Afrique à atteindre l’accès universel aux antirétroviraux d’ici 2010. Mais selon le Fonds mondial, seulement 35% des Africains atteints par le virus ont actuellement accès aux antirétroviraux, alors que l’Afrique compte le plus grand nombre de personnes infectées.

D’ici l’année prochaine, si l’accès n’est pas universel, cette proportion pourrait atteindre 75%, a jugé M. Kazatchkine.

Il a cependant souligné les progrès de certains pays comme le Bostwana.

Ce pays est l’un des plus touchés par la pandémie en Afrique, avec plus de 24% des 15-49 ans contaminés, mais l’accès des patients aux traitements y est désormais total.

Le fonds a dépensé plus de 16 milliards de dollars (11 milliards d’euros) en aide depuis sa création par le G8 en 2002. Plus de 2,3 millions de personnes reçoivent des traitement dans le monde grâce à ces ressources.

Il s’alarme toutefois de la baisse des financements : 10 mds USD (7 mds d’euros) ont été sécurisés en 2007 pour les opérations de 2008 à 2010, mais il lui manque 3 mds USD (2,1 mds d’euros) à cause d’une demande accrue de soins.

"Le fait est que la crise intervient à un mauvais moment parce que nous voyons actuellement une expansion de tous les programmes de santé dans le monde", a estimé M. Kazatchkine, soulignant le besoin croissant de ressources, alors que la crise économique a tendance à les réduire.

"J’espère que l’argent promis pour 2008-2010 arrivera (...) mais je suis inquiet que les bailleurs ne soient pas capables d’augmenter leurs financements, alors que sur la période à venir il va falloir maintenir les patients sous traitement", a-t-il expliqué.

(source : AFP / 23 juillet 2009)

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