Médecins du Monde poursuivi par l’Etat pour avoir aidé des Roms

Publié le 9 juillet 2009 sur OSIBouaké.org

6 juillet 2009 nouvelobs.com

L’ONG est assignée en référé pour occupation illégale d’un terrain où elle a installé sept tentes d’urgence pour héberger des Roms, dont 41 enfants, victimes d’un incendie. L’ONG médicale Médecins du Monde est assignée en référé lundi 6 juillet par la préfecture de Seine-Saint-Denis pour occupation illégale d’un terrain à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Elle a installé sur ce terrain sept tentes d’urgence pour héberger 116 Roms, dont 41 enfants et 5 femmes enceintes, ayant subi au cours des jours précédents un incendie dans un hangar de Bobigny dans lequel un enfant de dix ans était décédé. Ils avaient également subi plusieurs expulsions de lieux où ils avaient tenté de trouver refuge après ce traumatisme. "Nous n’avons eu d’autre possibilité que de proposer des tentes d’urgence, bien entendu cette solution n’est pas durable", a assuré le Dr Olivier Bernard, président de MDM. Il a déploré que "la seule réponse de la préfecture de Seine-Saint-Denis aux demandes de concertation ait été de nous assigner en référé devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, pour occupation d’un terrain sous propriété de l’Etat".

Politiques répressives

Médecins du Monde, le Secours catholique et la Fondation Abbé Pierre ont dénoncé depuis ce camp de "déplacés européens" des "politiques uniquement répressives" vis à vis de ces populations "fragiles" et les poursuites visant ceux qui les aident. "L’Etat a décidé de traiter le problème des Roms et plus généralement des populations pauvres et fragiles de manière uniquement coercitive et répressive, il se désengage mais en plus il empêche les organisations humanitaires de travailler en les poursuivant et les réprimant ce qui est scandaleux", s’est indigné Joachim Soares de la Fondation Abbé Pierre. Il s’est insurgé contre des "stratégies d’intimidation visant le citoyen Lambda et a fortiori ceux qui sont les plus engagés", estimant également que les politiques vis-à-vis des Roms étaient "absurdes et sans issue".

Solidarité

Treize autres associations, dont la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et l’Association pour la scolarisation des Enfants Tsiganes (Aset), se sont déclarés "solidaires" avec MDM dans un communiqué. Elles ont dénoncé de "nouvelles menaces inacceptables contre des acteurs de la solidarité" et demandent "l’arrêt immédiat des poursuites" contre l’ONG et le relogement sans délai de tous les Roms concernés.

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